Lady Snowblood par Ninesisters
Tarantino dit s'être inspiré de ce manga pour écrire Kill Bill ; outre une différence dans l'époque du récit (l'ère Meiji pour le manga), il en existe une autre majeure : les américains seraient bien trop prudes pour reprendre les innombrables scènes de sexe et de nudité de Lady Snowblood. Notre héroïne, froide comme la neige, tue sans état d'âme, pour l'argent ou pour sa vengeance ; elle évolue dans des univers sombres et violents, au milieu des yakusas et des prostituées, dans un Japon en plein bouleversement. Le dessin est ancien, fortement stylisé ; c'est beau. Voilà, Lady Snowblood, c'est du sang, des corps découpés, des morts à la pelle, et une héroïne presque inhumaine.
Du tout bon à priori, mais à un détail près, qui s'il n'est pas évident dans le premier volume, le devient dans le second. Qu'il y ait des scènes de sexe quand Yuki se trouve dans le quartier des prostitués, aucun problème. Seulement, il y a des moments où les (nombreuses) scènes sexuelles n'ont pas grand chose à voir avec l'histoire, en particulier dans l'histoire "Les Habits Blancs de la Jeunesse", où cela marque juste une coupure dans le récit ; je ne suis pas du genre prude, mais dessiner du sexe juste pour le sexe, sans que cela n'apporte quoi que ce soit à l'histoire, je ne vois pas l'intérêt, sinon mercantile. Cela donne surtout une très mauvaise image des moeurs de cette époque au Japon.
La violence et le sang, eux, ne sont jamais gratuits, et c'est qui m'a plu dans Lady Snowblood.