Pour avoir tué des animaux et rejeté l'amour, un jeune homme est soumis à un examen psychiatrique où, de vies en vies, il tombera amoureux d'une même femme, mais ne pourra jamais vivre heureux, car la mort les attend à un moment ou un autre...

Publié à la même époque que Sous notre atmosphère, Le chant d'Apollon participe aussi à l'idée de révolte qui traversa le Japon à la fin des années 60. Mais Tezuka va plus loin et sous cette histoire souvent tragique, veut proposer à son lectorat une leçon sur l'amour et sur la découverte de l'autre, dans des étreintes passionnelles. Dans une postface très éclairante, l'auteur a voulu prodiguer une leçon d’éducation sexuelle, alors très en vogue (l'homme et la femme y sont souvent nus), mais également parler de thèmes qui le marquent profondément ; la mort et l'idée de la réincarnation.
Ces sujets sont présents dans des œuvres telles que Blackjack, Bouddha et bien entendu Phénix, on voit bien que, en quelque sorte, la vie de l'autre côté intrigue Osamu Tezuka.

Pour en revenir à l'histoire proprement dite, le manga s'axe autour de Shogo Chikaishi, qui rejette l'amour à la suite d'une enfance marquée par une mère volage et qui lui dira qu'il n'a pas été désiré. Son traitement psychologique constitue en des sortes de voyages dans le temps où il sera dans des situations particulières (sans qu'il ne se rappelle qui il est), comme être un soldat SS qui tombe amoureux d'une juive durant la guerre, un pilote de ligne qui s'écrase dans une île déserte avec pour compagnon une photographe avec qui il ne s'entend pas, ou alors le chef de la résistance humaine contre l'invasion de bioroïdes. En fil rouge de l'histoire se tient aussi l'évolution de Shogo Chikaishi, qui va également évoluer tout au long de l'histoire pour enfin se donner un but positif dans la vie.

Publié en France sous la forme d'un one-shot (un pavé de près de 600 pages), je dirais un pléonasme si je dirais que Le chant d'Apollon est une œuvre très forte, avec des moments vraiment poignants, et une forme de châtiment qui poursuit encore et encore le héros. Je recommanderais à ce livre au même lectorat que Sous notre atmosphère, car c'est parfois assez dur, et constamment dans une ambiance très sombre, pessimiste.
Boubakar
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le 1 mai 2014

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Boubakar

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