Adèle à peine réveillée, Tardi reprend les habitudes.
L’introduction nocturne promène deux agents de police le long du canal Saint-Martin, jusqu’à l’exercice de retrait d’un noyé dudit canal avant que d’immenses tentacules, rouge vif dans les ombres de la nuit, surgissent brusquement de l’eau. Et se clôt avec de nombreux cadavres.


Sortie d’hibernation au lendemain de l’armistice, Adèle, de son côté, est heureuse de n’avoir pas vu la guerre. Alors l’auteur la laisse profiter un temps, le lecteur profite par moments du plaisir de rues de Paris, de ses boulevards et de ses monuments. Et de nouveau tisse un canevas de nombreux fils, de câbles, de tuyaux.



Une mécanique brinquebalante de mystères



qui ne déboucheront, comme à l’habitude, sur rien de concret ni de croquant, sinon la métaphore chaotique de la vie dans le polar, un grand point de vue sur la guerre, vue comme un cirque, et ses lendemains, vus comme un cirque.
Et la société, un cirque.


Le noyé à deux têtes, où tout le monde est perdant. Dominés évidemment, comme dominants. Un cirque on vous dit.



Un cirque sans enjeu sinon le rond plaisir du divertissement,



comme on vit pour passer le temps en boucle.

Créée

le 30 mars 2015

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