Le piège diabolique, c'est une des œuvres qui m'a apprise qu'on peut parler de choses sérieuses dans la BD.


Et force est de constater que la plupart des BD de la série Blake et Mortimer tombent dans cet escarcelle. Que ce soit la tyrannie, la destruction de l'environnement, la technologie sans responsabilité, Blake et Mortimer offre un ton sérieux a une époque ou mon Grand Oncle définissait la BD comme un passe-temps de paresseux.


Le piège Diabolique en est l'ultime exemple. Mortimer se retrouve ainsi donc propulsé dans le temps à travers diverses époques, survivant aux embûches de chaque période pour finir par retrouver le présent.


Ainsi, le Piège Diabolique se lit un peu comme une fable sur notre habilité a nous mentir a nous même concernant nos angoisses et nos souvenirs, a considérer honnêtement le présent comme le futur, et renvoie dos-à-dos ceux qui croient un peu trop dans des lendemains qui chantent, autant que ceux qui ont la nostalgie d'un passé plus simple et plus honnête.


D'un point de vue technique, c'est de la bonne vieille BD franco belge, et dans le pur style d'Edgar P. Jacobs. C'est a dire des desseins relativement réalistes, agrémenté de commentaire si long et dense qu'on se demande si une adaptation romanesque si proche qu'on pourrait se demander si l'on a pas affaire à une alternative a l'appellation de "roman graphique."


Le mouvement et le dynamisme n'est pas spécialement la grande force du dessin, mais le réalisme relatif compense. De plus, cela fait partie du genre de Jacobs, aussi, tout comme il me semble insensé de critiquer Molière de faire du Molière, je peux difficilement critiquer Jacob de faire du Jacobs.


La meilleure scène qui résume tout l'ouvrage, selon moi, est celle du discours enregistré, qui mèlent avec une ironie sombre et certaine, les éléments futur ou l'on sent bien la référence aux discours militaristes des deux conflits mondiaux. Commentaire sardonique sur a pérennité de la faiblesse humaine.


Au final, si l'ouvrage est moralisateur, il accomplit le tour de force de ne jamais être pesant, et ceci malgré ou grâce à son style tout particulier et donne un souffle d'aventure mais aussi de science-fiction pure, puisqu'il joue plutôt bien de ses postulats de bases.


Bref, un petit bijoux à lire, et a méditer. Une leçon de morale qui vise les adolescents comme les adultes, sans pour autant les infantiliser.

Madghast
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le 16 juin 2015

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