Le coup de grâce de l'espadon

Le dernier tome de cette première aventure s'achève dans des péripéties entièrement toutes martiales qu'il faut pouvoir apprécier. Si l'arrivée de l'espadon tant attendue se termine dans de multiples explosions nucléaires telles qu'elles pouvaient s'envisager à l'époque, on appréciera, au préalable, une longue partie plutôt réservée à l'espionnage et propice également à l'aventure. Certains passages ont ainsi la bonne idée d'évoquer l'imaginaire de Jules Verne. Le jeu de cache-cache et la course-poursuite entre Blake et Olrik constituent également les bons points de cette dernière partie.

Si l'ensemble reste très caricatural (le méchant principal est assez peu intéressant et on se surprend à la relecture de cette première aventure à la comparer avec amusement aux dernières qui ont été vilipendées pour leur manque d'épaisseur), de nombreuses idées sont, pour l'époque, audacieuses. On apprécie également que le dessin soit aussi soigné que dans le deuxième tome, notamment au niveau des personnages principaux massacrés, à de trop multiples reprises, au début de l'aventure, les décors étant, en revanche, toujours aussi réussis.

Ce n'est pas mon aventure préférée, et de loin, de Blake et Mortimer mais ce troisième tome, sans être palpitant, est bien mené et assure un bon divertissement. On regrettera que la fin soit si abrupte (une vignette de conclusion alors que l'aventure compte 150 pages, c'est un peu expédié tout de même!). Ce point donne cependant un indice sur le travail d'EP Jacobs sur cet épisode où beaucoup de choses sont sacrifiées à l'action. On notera avec plaisir cependant, comme pour le deuxième tome, qu'il prend ici le temps de raconter son histoire contrairement au tout début. Ce n'est pas la façon la plus convaincante pour faire connaissance avec notre duo, mais l'ensemble ne manque pas d'atouts. Le meilleur reste cependant à venir.