Je connais peu l’œuvre d'Enki Bilal mais je ne sais pas trop pourquoi, son dessin m'a toujours attiré. Mais c'est à la fois de l'attrait et du rejet. Je ne sais pas trop définir ce qui m'attire et me repousse dans son dessin. C'est à la fois très beau, très précis mais aussi mélangeant l'organique et le robotique. Et les couleurs tournent toujours autour du bleu, rouge et gris, on y voit des corps nus, de la chair, du sang...Et ça peut sembler malsain ou dérangeant parfois.
Ce premier tome de la tétralogie n'échappe pas à ce constat. Je suis attiré par les dessins mais en même temps, un peu dégoûté par d'autres. Je reste cependant fasciné par la vision d'Enki Bilal dès 1998 sur un futur qui s'est pratiquement entièrement réalisé. C'est d'ailleurs assez dingue de penser qu'il avait imaginé tous ces évènements, si proches de ce qu'il s'est réellement passé avec les attentats du World Trade Center et d'Al Quaïda.
Dans ce Sommeil du Monstre, il parle d'une organisation terroriste appelée Obscurantis Order, menée par le terrible Docteur Warhole. Le rôle de la religion est également au cœur de l'histoire. Mais on y parle aussi de clonage.
Malgré tout, je trouve que c'est encore trop intellectualisé, trop complexe inutilement et que l'auteur aurait du tenter de rendre plus facile la lecture et la compréhension de l'histoire. Là, on s’emmêle les pinceaux facilement entre les différentes histoires des personnages et ce compte-à-rebours...C'est même parfois un peu prétentieux je trouve. Faut s'accrocher !
J'ai bien aimé le rapprochement entre la véritable histoire d'Enki à travers le personnage de Nike (et comme par hasard, les mêmes lettres sont utilisées...).
Dans tous les cas, je ne reste pas indifférent et que je veux voir ce que nous offrira la suite.