C'est avec cet épisode que j'ai découvert cette BD lorsque le journal Tintin l'a accueillie en 1976 en publiant ce récit en exclusivité après être apparue dès son premier épisode dans l'éphémère Achille Talon Magazine en 1975. J'ai de suite été séduit par ce type de western un peu anticonformiste, qui ne rentrait pas dans le moule du western à la papa des années 60.
Vision âpre et parfois sordide de l'Ouest, Mac Coy a été trop souvent comparé à Blueberry, c'est injuste et ça n'a pas contribué à sa renommée auprès du grand public.
Dans cet épisode, Mac et ses amis Charley et Maxi continuent leurs chevauchées mexicaines vers les territoires de l'Union avant d'être récupérés et réintégrés dans l'armée Yankee ; les scènes d'action sont nombreuses, les fusillades aussi, même si le scénario n'est pas très linéaire, se contentant de suivre une sorte d'errance sympathique.
Ce qui se remarque dans cet album, c'est le coup de patte de Palacios qui s'améliore et devant lequel je suis immédiatement tombé en admiration ; j'aime ce style heurté et surchargé que j'avais déjà apprécié dans Manos Kelly, sa précédente série publiée en Espagne puis traduite en France de façon trop confidentielle, et j'aime surtout ces contrastes violents et surprenants de couleurs, en plus des références, des plans cinématographiques et des visages d'acteurs que l'on découvre au cours de la lecture, et d'ailleurs, Mac Coy a la physionomie de Robert Redford.
Un bel album, avec encore quelques très légères maladresses graphiques, notamment dans les visages, mais qui vont disparaître progressivement ; sans se hisser à la hauteur de Blueberry ou de Comanche, ce western atteint une valeur graphique et scénaristique bien documentée, et s'est glissé parmi mes westerns préférés en BD.