Dans les œuvre considérées comme inadaptables tel que la saga Fondation de Asimov ou bien encore Les Annales du Disque-Monde de Pratchett, La Couleur Tombée Du Ciel se place là. En effet, quand on connaît l'amour du fou de Providence pour l'indicible et l'indescriptible, cette nouvelle représente la quintessence de cette lubie. Une couleur insondable à l'esprit humain, qui contamine la terre et l'esprit d'un pauvre fermier et sa famille, comment diable imager une chose pareille ?
On ne peut alors s'empêcher de souffler du nez quand on découvre cette adaptation.... en noir et blanc. Et pourtant, force est de constater une énième réussite pour Gou Tanabe dans son épopée d'adaptation des œuvres de Lovecraft et que tout semble décidément lui sourir. Visuellement impeccable comme les précédents tomes, on abandonne les races extraterrestre et les citées cyclopéennes pour des forêts aux proportions étranges et à la lueur phosphorescente inquiétante.
Dans un récit plus condensé, l'action dévoile une chute dans les affres et la douleur accompagné d'un changement progressif de décors finissant par devenir hostile à toutes formes de vie. Cette mutation des corps et de la faune ne laisse encore une fois rien présager de bon pour l'espèce humaine, qui semble crouler sous les menaces cosmiques à venir.