Nouveau volume dans la collection DC Nemesis. Nous avons le droit cette fois-ci à la minisérie Arkham Asylum : Living Hell (rien à voir avec l’affreuse traduction les Patients d’Arkham…) Lecture qui arrive à point nommé dans ma pile de lecture après le géniale Arkham Asylum de Grant Morrison. L’asile d’Arkham est un lieu inquiétant, où la folie et la peur font bon ménage.

Après avoir plaidé la folie pour échapper aux accusations d’escroquerie financière, Warren White, surnommé « le Requin Blanc », est condamné à purger sa peine entre les murs capitonnés de l’Asile d’Arkham. Alors qu’il fait ses premiers pas dans les couloirs de l’institut, White commence à comprendre la signification du sourire de ce juge malicieux qui accepta trop facilement son alibi de troubles mentaux. Que faire lorsque vos compagnons de cellule se nomment Killer Croc, Poison Ivy ou Humpty Dumpty ? (Contenu : Arkham Asylum: Living Hell #1-6)

Parce qu’avec ce titre en français, je ne m’attendais pas du tout à cela. Je ne m’attendais pas à une véritable plongée en enfer en compagnie de méchants de seconde, voire troisième, zone et pourtant méchamment intéressants !
Tout commence à Warren White, un criminel à col blanc de haut vol, à la fortune démesurément indécente. Lors de son procès, pour échapper à la prison, il feint la démence pour être interné. Et c’est avec un sourire presque sadique que le juge décide de tomber dans le panneau intentionnellement et de l’envoyer à Arkham ! Il va alors, très, très vite, se rendre compte qu’il faut faire attention à ce que l’on souhaite !

En effet, notre pauvre Warren va vivre des moments qui vont le marquer à vie, aussi bien physiquement que mentalement. Si on passe sa détention dans la même cellule que l’inquiétant Cri d’Agonie, sa douche seul à seul avec le Joker, ou encore le fait qu’il se retrouve sous la protection de Double-Face puis Humpty Dumpty, il plonge dans l’enfer de l’asile d’Arkham lors de sa thérapie avec le docteur Carver se révèle être une supercherie de Jane Doe !
Les chapitres défilent et s’attardent à chaque fois sur des personnages que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir dans les grandes sagas de Batman. On peut ainsi voir Jane Doe en pleine action, en apprendre plus sur Humpty Dumpty (un personnage qui se révèle être fascinant et attachant), découvrir le Griffonneur et sa passion pour le dessin…
Oui, vous avez bien relevé, ici pas de Joker, pas de Pingouin, pas de Double-Face (où alors lors d’un passage éclair), et pas de Batman. L’histoire se concentre sur Warren White, sur l’asile et sur ses résidents, les patients comme les employés (comme l’agent Cash qui reprend du service au moment de l’histoire après s’être fait croqué la main par Killer Croc !). Et je dois bien reconnaître que cela est rafraichissant, on ne sait pas du tout où l’on va, et on prend plaisir à suivre les aventures de ces loosers.

Warren White, que l’on surnomme « le Requin Blanc » va se laisser peu à peu recouvrir par la folie des lieux, se prendre au jeu, et une ultime blessure physique va justifier plus que jamais son surnom. Et on se rend compte ainsi, à quel point Arkham ne soigne pas les gens, c’est même tout le contraire…

Ce qui est dommage dans cette histoire, c’est la présence, de plus en plus importante, à partir des derniers chapitres, d’une dose de surnaturelle ! A travers le personnage du Griffonneur et avec l’arrivée de démons et d’Etrigan ! Non seulement cela sort un peu de nulle part, et ne s’intègre pas à l’excellente histoire de Warren White, mais surtout la fin est tellement inutile…

Graphiquement, Ryan Sook, dans un style pas forcément détaillé et pas très esthétique, nous offre de belles planches collant parfaitement à la saga en question. Les personnages ne sont pas toujours au top, mais la folie des lieux et la peur qui y règne sont bien retranscrites.

Bref, si on exempt l’aspect surnaturel, pas forcément nécessaire, Dan Slott nous offre une très bonne histoire avec pour personnages principaux des personnages rarement mis sur le devant de la scène. Belle réflexion sur les liens entre les prisonniers et belle mise en lumière sur l’asile d’Arkham et le mal que cet institut peut faire à ses patients.
Romain_Bouvet
7
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le 11 sept. 2014

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Romain Bouvet

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