Lorna
7
Lorna

BD franco-belge de Bruno Thielleux (Brüno) (2012)

Comme l'annonce Jean-Pierre Dionnet dans la préface, Brüno est un fan de série B. Et Lorna n'est ni plus ni moins qu'une Bande-dessinée de Série B. A la différence d'un Machete dans le milieu cinématographique, Lorna n'est pas un cri d'amour au série B mais une véritable série B qui ne va cesser de s’accélérer et d'aller de mal en pis.


Graphiquement magnifique, le trait de Brüno est immédiatement reconnaissable et nous amène dans un étrange univers fait de punchline, d'hommes mauvais et de trahisons. On rentre directement dedans. Mais pour autant, la BD n'est pas une réussite, et on comprend cela au fur et à mesure du chapitre deux.
En effet, à partir de ce moment là, la BD n'a de cesse de s'emballer et d'enchainer les scènes comme autant de clichés qui font références aux séries B.


Si je n'ai pas fait de résumé, c'est simplement que cela me semble impossible tant l'histoire part dans tous les sens. Trahison de médecins, drogues, super-soldats génétiquement modifié, enquêteur, assassinat au hasard dans le désert, étrange fratrie russe, robot alien géant, amateurs de vinyles, drogués croyants et bien sur petite-copine actrice porno... Beaucoup trop d'informations pour l'ensemble.


On ressort donc de Lorna avec un goût de too much, un goût de trop. Certes, c'est beau et les 60 premières pages sont vraiment bien écrites, mais les 90 suivants vont de mal en pis et véritablement, outre le plaisir esthétique on a plus grand chose. Or, à moins de démarrer la BD et d'ignorer tout son potentiel, on sait que l'esthétisme ne fait que la moitié du boulot. Une moitié qui doit toujours être honorée, certes, mais pas non plus au point d’éclipser le scénario.
Je ne vois pas Lorna comme un hommage, mais comme une tentative humoristique raté. Un bon potentiel très mal exploité qui, du même coup, n'apporte qu'un plaisir limité et superficiel. Dans le genre « hommage aux séries B à Z » je trouve Mutafukaz extrêmement plus convaincant, pour peu qu'on puisse comparer.

mavhoc
5
Écrit par

Créée

le 12 août 2015

Critique lue 297 fois

1 j'aime

mavhoc

Écrit par

Critique lue 297 fois

1

D'autres avis sur Lorna

Lorna
trevorReznik
4

Critique de Lorna par trevorReznik

Le dessin de Brüno est toujours aussi personnel et le traitement en deux couleurs (jaune et noir) lui apporte encore plus d'élégance. Son sens du cadrage finit de parfaire la réussite graphique...

le 21 sept. 2012

2 j'aime

Lorna
belzaran
7

Critique de Lorna par belzaran

« Lorna » est un ovni. Œuvre pleinement assumée de série Z scénarisée et dessinée par Brüno, elle ne laissera personne indifférent. Sous-titré (ironiquement ?) « Heaven is here », ce livre vous...

le 14 août 2012

2 j'aime

Lorna
surlabd
8

Critique de Lorna par surlabd

Pour son retour à la BD en solo, Brüno ne nous déçoit pas. Il nous livre vraiment une histoire qu'il maîtrise de bout en bout au niveau de l'écriture. Il y a dans Lorna toute l'étendue de son talent...

le 28 mai 2012

2 j'aime

Du même critique

Monty Python - Sacré Graal !
mavhoc
3

J'ai presque honte de ne pas aimer

Ce que je vais dire va surement sembler un peu bête, mais globalement je chie sur les critiques contemporaines professionnelles. Mon respect va aux avis des membres actifs du milieu du cinéma, ainsi...

le 23 mai 2014

75 j'aime

13

Black Book
mavhoc
5

Public aveuglé

Salué par la critique Black Book nous montre l'amour de Paul Verhoeven pour les scénarios longs sans longueur et les œuvres dotées d'image marquante. L'esthétisme ultra-soignée du film qui est...

le 5 mars 2016

36 j'aime

9

The Crown
mavhoc
7

Anti-binge-watching

Curieuse série que The Crown. Curieuse puisqu'elle se concentre sur la vie d'Elizabeth II, c'est-à-dire La Reine du XXe siècle, mais une reine sans pouvoir. The Crown est une série qui s'oppose à...

le 24 avr. 2019

28 j'aime

2