Comment cultiver ma détestation des chats (3)

J'en ai pas fait exprès sur ce coup là. Je cherchais une bd en one-shot à bouquiner, le style de dessin me plaisait, j'ai pris. Et puis à la lecture du début de l'histoire, où des chats dévorent l'oncle du héros après que celui-ci ai fait un AVC, que je me suis souvenu de la raison pour laquelle j'aimais pas ces animaux : leur propension à dévorer les cadavres de leur proche une fois que celui-ci est froid. (Les chiens ne font pas ça.)

Mais du reste, c'est une entrée en matière originale pour cette bd qui se suit vraiment très bien. A peine avais-je lu les premières pages que je me suis dit "il faut que je m'arrête sinon je lis tout d'une traite." Racontant comment un jeune adulte désoeuvré se retrouve par un concours de circonstance à devenir groom dans un hôtel perdu au milieu de nulle-part et trouve l'inspiration de son prochain livre en fréquentant un collectionneur d'objets ayant appartenu à des serial-killer ou à des tueuries. (Ce qu'on appelle des Murderabilia.)

C'est rigolo parce que j'avais lu il y a peu un article sur le fait que les maisons dans lesquelles des meurtres horribles ont eu lieu trouvent difficilement preneur et qu'il y a récemment toute une fétichisation autour Jeffrey Dahmer. Du coup, j'avais les deux pieds dedans pour apprécier cette bd.

Le style d'Alvaro Ortiz fonctionne très bien : si les personnages sont dessinés dans un style simple (avec des longs nez) cela permet de ne pas se focaliser sur la partie "meurtre gore" du début, mais plutôt de sympathiser avec son personnage principal, glandeur désoeuvré qui observe un monde qui n'est pas le sien. Et puis, c'est rare d'avoir des auteurs espagnols dans le monde de la bd indé.

Par contre, je suis d'accord avec certaines critiques : la fin est un peu expédiée. (Et j'avais vu venir de très très loin l'un des rebondissement de la bd.) Mais je conseille.