La grande épopée de Miyazaki (critique tome par tome)

Tome 1 : J’apprécie sans être fan les productions Ghibli mais j’avoue avoir été subjugué par ce premier tome.
Miyazaki réalise un travail extraordinaire, déjà imprégné des thématiques qui guideront par la suite son œuvre (rapport à la nature, à la technologie, à la violence…).
Il parvient en quelques pages à créer un univers d’une richesse incroyable et à insuffler un véritable souffle épique à son récit, notamment par le biais de dessins à couper le souffle. Personnages, véhicules, vêtements, armes, faune, flore… Le niveau de maîtrise du bonhomme est hallucinant, l'immersion totale.
Ces solides bases posées, on espère à la fin de ce premier tome que le récit tiendra toutes ses promesses et débouchera bien sur le véritable petit chef d’œuvre annoncé.
Note : 9 (cœur)


Tome 2 : Un excellent tome qui continue de creuser l’univers que Miyazaki met en place. Les enjeux se précisent et même si l’histoire met un peu de temps à s’installer, on ne s’ennuie jamais.
La partie graphique est une nouvelle fois prodigieuse, détaillée, lisible, toujours en mouvement et d’une inventivité totale. Dans un geste, un détail, Miyazaki parvient à conférer à ses planches une personnalité folle.
Une claque, encore une fois.
Note : 9 (cœur)


Tome 3 : Un nouveau grand moment orchestré par Miyazaki, notamment au cours d’une bataille rangée à la mise en scène épique qui occupe une grande partie de ce tome.
Le mélange de SF, fantasy voire de steampunk fonctionne encore à merveille et continue de procurer une très forte personnalité à la série.
L’histoire progresse lentement, les éléments clés étant distillés par à-coups, mais l’ensemble reste captivant de bout en bout. Les objectifs de guerre de chacune des parties se précisent sans que l’auteur ne prenne position pour l’une d’entre elles. Face à ce déchaînement de violence, le personnage de Nausicaä prend ici une dimension iconique, presque messianique. Son évolution sera certainement l'un des points centraux de la suite du récit.
Note : 9 (cœur)


Tome 4 : Un tome sombre et dynamique quoi qu’un poil décousu. Il se passe des dizaines de trucs qui ne font pas forcément beaucoup avancer le récit global mais qui restent super excitants à lire. Et ces dessins absolument dingues...
Les enjeux se recentrent un peu plus autour de Nausicaä et du rôle qu'elle aura à jouer dans la catastrophe à venir. Après quatre tomes, certains éléments qui restent encore à découvrir font vraiment saliver tant Miyazaki semble capable de continuer à émerveiller. J’espère juste qu’il ira jusqu’au bout des idées entrevues jusque là.
Note : 8 (cœur)


Tome 5 : Un tome apocalyptique qui continue d’aborder des thématiques encore très contemporaines (urgence climatique, guerres, situation des réfugiés).
L'ensemble reste excellent même si le choix de Miyazaki de "déshumaniser" Nausicaä pour mieux souligner les enjeux de son combat atténue l'empathie que l'on peut avoir pour elle et la rend au final un peu trop distante.
Les personnages secondaires, pris dans les évènements comme nous, gagnent au contraire en épaisseur. Le casting intègre d'ailleurs de nouvelles têtes au fort potentiel.
Je continue d’être subjugué par les dessins de Miyazaki, tant par une splash page que par tous les petits détails qui animent ses personnages.
Note : 8 (cœur)


Tome 6 : Le personnage de Nausicaä revient au centre du récit dans un tome cru sur les conséquences de la guerre.
La fin est assez intrigante, on croise les doigts pour qu'elle soit au niveau du reste.
Note : 8 (cœur)


Tome 7 : Ce dernier tome, encore très dense, est une nouvelle fois un vrai plaisir de lecture. L'auteur propose une fin satisfaisante car elle clôt le récit (même si plein d'autres choses auraient encore pu être racontées, comme le dit Miyazaki lui-même) et intéressante dans le sens où la plupart des réponses données ouvrent de vraies pistes de réflexion. J'ai trouvé le personnage de Nausicaä également mieux construit sur ces derniers tomes, plus humaine, ce qui permet de plus s'impliquer à ses côtés dans son combat.
Miyazaki aura gardé un niveau d'intensité scénaristique et graphique impressionnant du tout au long de sa saga pour donner vie à une œuvre assez exceptionnelle et définitivement à lire.
Note : 9 (cœur)

Marlon_Ramone
9
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le 17 avr. 2020

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