Next World par Ninesisters
Troisième et dernier volet de la fameuse trilogie SF de Osamu Tezuka, dont le point commun se situe finalement dans l'importance de Hige Oyaji dans le récit, puisqu'il me semble que c'est lui qui accapare le rôle principal dans ces manga. Je me demande si je suis le seul à m'étonner de trouver un héros aussi âgé chez Osamu Tezuka, alors que 99% des manga mettent en scène des enfants, des adolescents, voire des jeunes adultes mais rarement plus vieux (du moins physiquement).
Mais là n'est pas le sujet aujourd'hui.
Autant l'annoncer d'emblée : Next World est sans nul doute mon titre préféré parmi cette trilogie. Pourtant, comme ses prédécesseurs, ce manga n'a pas que des atouts pour lui : un style « cartoon » encore très prononcé, même si beaucoup moins que dans Lost World et Metropolis, et toujours un auteur qui a tendance à vouloir aborder simultanément trop de thèmes, trop de formes de SF. Next World commence par dénoncer le nucléaire, mais le message originel finit par être submergé par une histoire infiniment plus vaste ; cette histoire elle-même est assez confuse, et donne l'impression de partir dans plusieurs directions qui, miraculeusement, se rejoignent à la fin.
La particularité de Next World, et c'est pour cela que je l'ai énormément apprécié, c'est qu'il me donne l'impression que Osamu Tezuka, en l'écrivant, a enfin acquis sa maturité en tant qu'artiste. Les thèmes abordés, même s'ils s'avèrent trop nombreux, sont forts. Nous retrouvons le côté visionnaire, philosophe, et humaniste si caractéristique du Maître, là où il n'était que trop peu présent dans ses précédents manga. En lisant Next World, je savais que je lisais du Tezuka, je le ressentais ainsi que tout le génie de l'auteur. A partir de ce manga, il a tous les atouts en main pour se lancer dans Astro Boy.
Alors il ne s'agit pas pour autant d'un de ses titres majeurs, mais si vous ne devez lire qu'un seul manga de sa trilogie SF, n'hésitez pas et choisissez celui-là.