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Ça me fait bizarre d'aimer cette BD et la précédente alors que les tomes 5 et 1 m'ont à peine fait sourire. Comment expliquer cela ? Est-ce que l'auteur a vraiment raconté ses autres histoires différemment ou bien est-ce juste que je me suis habitué à son univers et que j'y prends du plaisir ? Je serais bien tenté de relire le tome 5 pour voir si ma note va changer... Si c'est le cas ça va être perturbant et je verrai encore moins de légitimité dans les critiques, miennes ou autres, étant conscient qu'une appréciation dépend de beaucoup de facteurs issus du 'moment'. Soit...


J'ai beaucoup aimé l'histoire. C'est bien structuré, l'auteur étire les passages intéressants sans en faire trop, les conflits sont bien dilués, les résolutions bien amenées, les surprises en déforcent pas le récit, les personnages sont bien exploités. Et puis tout simplement cette simple histoire fonctionne à merveille. À nouveau l'auteur se montre un peu didactique et fait même part de ses convictions philosophiques : c'est très frontal, très direct, mais ça sonne autrement que dans un Larcenet : faut dire que Bravo a l'air d'avoir un peu creusé son sujet et surtout qu'il ne nous sert pas ça comme une vérité à laquelle on doit adhérer au contraire du dessinateur soi-disant punk.


J'aime beaucoup le graphisme aussi ; le récit souterrain surtout est plaisant pour ses nombreuses masses de noir tandis que la partie à la surface plaît pour ses petits détails, le maniérisme de l'auteur (un maniérisme jamais exaspérant). Le découpage est globalement réussi, Bravo jouant encore du hors champs. Certains angles de vue sont moins efficace comme quand le frère tombe dans le trou, de même que le coup de la flèche est assez étrange : en effet, on sait que le type n'est pas mort à cause de l'axe, donc pourquoi jouer avec le hors champ ? en même temps c'est comique parce qu'on ne voit pas la réaction de la victime, on la devine seulement... je suis donc partagé par ce choix.


Bref, cet album est fort sympathique à lire. Et puis ce qui est bien avec Bravo, c'est qu'il essaie d'offrir un contenu un petit peu éducatif sans pour autant devenir donneur de leçon.

Fatpooper
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le 4 juin 2016

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