Bon, forcément, des trucs sur le Punisher j’en ai lu. Mais des choses contemporaines, d’actualité, en rapport avec des events ou les séries les plus récentes. Des choses sympas à lire, d’autres moins. Des choses impactantes, d’autres moins. Mais rien de véritablement transcendant. N’ayant pas d’Intégrales à me mettre sous la dent, et désireux de me lancer dans un run long et culte du personnage, j’ai donc jeté mon dévolu sur le premier Marvel Icons reprenant la série signée Garth Ennis et Steve Dillon. Un run que tous les fans du personnage, que je connais, m’ont conseillé vivement.


Depuis que sa famille a été décimée par la mafia, Frank Castle est devenu le pire cauchemar de la pègre. Connu sous le nom du Punisher, il se révèle être une véritable machine à tuer, calculateur et invincible.
Garth Ennis (The Boys) et Steve Dillon (Preacher) nous livrent une réinterprétation magistrale du personnage et plongent le justicier dans un monde insolite, riche en personnages grotesques et en situations extravagantes.
(Contient les épisodes de Punisher (2000) #1 à 12 et de Punisher (2001) #1 à 7 et #13 à 18)


Avec un si énorme pavé signé par Steve Dillon au dessin, il m’était impossible de ne pas commencer par là ! Je suis fan de cet artiste, qui pourtant, à ma grande surprise, ne fait pas forcément l’unanimité dans la communauté des fans. Oui, on n’est pas dans un style où les traits sont exagérés comme avec Humberto Ramos, et dieu merci. Oui, on n’est pas avec des personnages aux proportions abusées comme Jim Lee, et dieu merci ! Oui, il y a moins de détails qu’un George Pérez, moins de travail dans la mise en page qu’un Andrea Sorrentino, mais bon sang ! Quelle claque !


Oui, les traits son simples, les détails minimalistes, les visages sont durs et appuyés, mais c’est clairement ce qu’il faut pour une telle série. On veut de la violence, du sang, de la bagarre, cela doit être sale et Steve Dillon est clairement le meilleur dans cette catégorie ! On va au plus direct, à l’essentiel, et c’est une claque monumentale du début à la fin.


Petite mention, également, vite fait, aux couvertures, hyper réalistes de Tim Bradstreet. Je ne connaissais pas du tout, et c’est juste superbe !


Pour ce qui est des histoires de ce premier tome, il y en a tellement, que cela serait trop long. Nous allons plus nous intéresser à un point de vue global. Comme pour les dessins, Garth Ennis va à l’essentiel avec ses intrigues, le Punisher tue les criminels à tour de bras pour venger sa famille assassinée. Il n’y a pas de pincettes à prendre, il n’y a pas à chercher à faire cela dans la dentelle, on traque le criminel et on l’abat ! En espérant lui faire le plus de mal possible.


Cela, Frank y arrive très, très bien.


Plus que les criminels, c’est la mafia qui va être la cible de choix du Punisher dans les premiers épisodes. Et plus particulièrement la famille Gnucci ! Et la pauvre matriarche va prendre, vraiment, très, très cher. Cela en devient presque un plaisir sadique pour le lecteur, alors que cela l’est totalement pour Frank. On tombe clairement dans une situation ubuesque, grotesque mais désopilante.


Mais cette dernière, bien que blessée et mutilée par notre anti-héros, ne va pas se laisser faire, et ne va pas hésiter tout faire pour débarrasser les criminels de New York d’une épine aussi désagréable que Frank Castle. C’est ainsi que l’on va faire la connaissance avec le Russe. Personnage totalement improbable, et qui va le devenir chaque fois un peu plus à chaque fois que l’on va le voir se dresser devant le Punisher.


Mais les agissements du Punisher vont faire des émules ! Des pastiches du personnages, qui pensent agir comme lui, mais qui ne sont, au final que des décérébrés de plus dans les rues !


Mine de rien, cette petite guerre avec la matriarche Gnucci s’étend sur les douze numéros de la première série signée Ennis et Dillon. On ne les sent même pas passer, c’est un régal coupable du début à la fin. Cela se lit d’une traite.


La deuxième partie de ce tome, et la seconde série par Ennis et Dillon nous fait un peu voyager (une île remplie de criminels), nous propose des duos improbables (avec Spider-Man contre une version qui va hanter mes nuits pour le restant de ma vie du Russe, avec Wolverine contre des nains tueurs!), ou encore des plans qui le sont tout autant (lorsqu’il part au bout du monde pour sauver un gros parrain de la mafia !).


Des intrigues captivantes, amusantes par moment, toujours sanglantes. Des morts à la pelle, cela en est presque indécent lorsqu’on le se pose deux secondes pour tenter de réaliser le nombre de personnes que Frank a envoyé six pieds sous terre. Et pas la peine de se demander ce que fait la police, ils ferment les yeux en faisant genre de prendre le problème à bras le corps.


Si je suis fan des dessins de Steve Dillon, je le suis tout autant des histoires de Garth Ennis. Le scénariste nord-irlandais n’hésite pas à jouer avec la violence (pour ne pas dire l’ultra violence), l’humour noir et le cynisme. Son Frank Castle est juste passionnant. Impitoyable avec les criminels, mais juste avec ceux qui le méritent. Un personnage loin d’être aussi froid et impassible que les dessins de Steve Dillon pourraient le laisser à penser.


Bref, un tome culte ! Que dire de plus ? C’est bon, c’est jouissif, c’est violent, c’est génial !

Romain_Bouvet
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le 21 mars 2022

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Romain Bouvet

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