Quelle agréable surprise de voir mon souhait exaucé ! Panini nous offrant d’autres séries Marvel Now, ou All-New Marvel Now dans une belle édition reliée. Et quoi de mieux que d’inaugurer cela avec un titre aussi unanimement salué par la critique que Black Widow ! D’autres titres étant annoncés pour 2015 comme Black Widow, Ms Marvel ou encore Daredevil, bref, que du lourd.
Avant de faire partie des Avengers, Natasha Romanov était une espionne et une tueuse au service du KGB. Déjà connue à l’époque sous le nom de Black Widow, elle a laissé derrière elle une longue liste de victimes. Mais elle cherche désormais à se racheter et continue ses missions en suivant ses propres règles.
Découvrez ici la série Black Widow née sous le label All-New Marvel Now ! Nathan Edmondson (Qui est Jake Ellis) et Phil Noto (Horizon Infini, Avengers : les Origines) signent ce nouveau chapitre de la vie de Natasha. (Contient les épisodes #1 à 6.)
Avant toute chose, il est bon de dire que cette série est loin de la Black Widow que l’on peut voir dans les différents titres Avengers, et tout aussi loin de la version de sublime Scarlett Johansson. Non, nous sommes loin de tout cela. Nathan Edmondson ayant la bonne idée de nous proposer une approche différente, plus en douceur, plus en mélancolie. Pas besoin d’être un connaisseur hardcore de la belle rousse, et pas besoin d’être à jour sur ce qu’il se passe dans les autres séries. Ici, Black Widow va vivre ses aventures, rien de plus, rien de moins, et cela nous convient parfaitement.
A l’instar de l’excellente série Hawkeye, de Matt Fraction et David Aja, nous suivons Natasha dans sa vie, dans son esprit, dans ses missions de façon intimiste. On découvre, qu’à côté de ses missions pour les Avengers, elle en accompli d’autres, pour de l’argent non pas pour elle pour venir en aide aux personnes à qui elle a fait du mal. Une façon d’expier ses pêchés et de se punir pour ne pas oublier. Les missions défilent, les résultats ne suivent toujours pas, toujours accompagnées des pensées de Natasha, la belle se confiant à nous lecteur, durant qu’elle agit. Et toujours, qu’elle réussisse sa mission ou se fasse avoir comme une bleue, on sent la même mélancolie dans ses propos. Sa vie est loin d’être la vie idéale, elle est loin d’être épanouie mais elle a la vie qu’elle mérite. Et l’on sent, insidieusement que Bucky lui manque et que leur rupture a clos à jamais la possibilité pour Natasha d’être heureuse.
Les missions défilent donc, dans une ambiance d’espionnage et d’infiltration très bien retranscrite. Pas de super-pouvoirs, pas de munitions inépuisables, juste une femme douée avec ses talents. Pas de longs bla-bla, pas d’épisodes à rallonge, non Natasha agit vite et agit bien. Elle effectue de véritables prouesses pour s’infiltrer, pour manipuler, puis doit se battre pour finir le travail, et ce n’est pas toujours choses aisée. Comme dit plus haut, elle ne reste qu’une femme comme vous et moi. L’action est rapide et fluide, sans fioriture, avec peu d’autres personnages qui gravitent autour d’elle. Il y a l’énigmatique et surprenant Isaiah qui gère son argent et Maria Hill, qui prend plus en plus de place au fil des pages.
On alterne entre scènes d’action et d’espionnage chocs et efficaces, avec des moments plus intimes chez elle avec son chat errant auquel elle ne veut pas s’attacher, et sa voisine battue par son mari. Des scènes qui nous montrent à quel point Natasha est un personnage fragile sous sa carapace. Fragile et sensible, ce qui en fait un personnage tellement touchant.
Et tous ces sentiments, que ce soit la mélancolie ou l’empathie que l’on peut ressentir pour Black Widow sont accentués par les dessins de Phil Noto. L’artiste, dans la droite lignée de l’écriture de Nathan Edmondson, nous offre des dessins d’une grande finesse, avec des traits délicats et fragiles, des couleurs un peu délavées mais réalistes, on est loin des couleurs flashy. Le visage de Natasha offrant un éventail d’émotions tout dans la retenue, dans la mélancolie. De même on est loin d’avoir une bombe sexuelle aux formes à la Pamela Anderson, mais quelque chose de plus esthétique, de bon goût pour un rendu beaucoup plus agréable. On s’attache ainsi encore plus à la personne plutôt qu’au physique.
Mais si la caractérisation des personnages est adéquate et très joli, ce n’est pas forcément le cas de toutes les autres cases, où l’artiste donne parfois l’impression de manquer d’inspiration.
Bref, une très bonne et surtout très belle série. Les artistes, que ce soit au scénario ou au dessin, nous offrent une Black Widow forte et fragile à la fois dans des aventures riches en actions et en émotion.