Sakuran
7.3
Sakuran

Manga de Moyoco Anno (2001)

Aimer sincèrement, c'est l'enfer. Etre aimée l'est tout autant.

Ce manga de Moyoco Anno nous raconte l'histoire d'une jeune enfant, vendue très tôt à une maison close. Très rebelle, elle débutera au bas de l'échelle, en tant que suivante, et montera petit à petit les échelons, devenant apprentie prostituée et terminant sa carrière comme oiran. Mais que se passe-t-il lorsqu'une courtisane, censée exceller dans l'art de la séduction, se fait prendre à son propre jeu ?

Le principal intérêt de ce one-shot est avant tout de nous faire découvrir le mode de fonctionnement de ces maisons de plaisir d'il y a quelques siècles. Ainsi, nous apprenons par exemple qu'il n'était pas rare que de très jeunes enfants soient vendues à ce genre d'établissement où elles apprennent le métier une fois devenues des femmes. Instructif, mais dans une certaine mesure seulement car il ne s'agit pas non plus d'un didactique: le propos est cynique et le scénario reste centré majoritairement sur la vie quotidienne de ces filles.

Le principal attachement de ce récit tient pour moi dans ce portrait d'une femme au caractère indomptable, soumise aux vicissitudes des hommes (hommes et femmes d'ailleurs), esseulée et contrariée dans son refus de ne jamais devenir... ce qu'elle deviendra finalement avec un fatalisme blasé. On sort des clichés de la jeune fille fragile, gracile, volatile, etc... C'est l'histoire d'une gamine égoïste, fière et revancharde, qui n'a pas demandé à être là, mais qui a une rage de vivre que rien n'arrête: ni les corrections, ni les coups du destin, ni les amours déçus.

Plusieurs défauts viennent cependant amoindrir l'originalité de "Sakuran".
Tout d'abord, le trait de l'auteur, qui ne permet pas toujours de bien identifier les différents personnages, qui finissent tous par se ressembler. Ensuite, le manga traite son sujet de façon beaucoup trop légère, voire superficielle: il expose des choses pas franchement réjouissantes comme la vente d'enfants ou le fait que les courtisanes soient souvent battues et parfois torturées, mais il est pourtant rare d'éprouver la moindre compassion pour ses héroïnes. Dommage!

Notons que ce tome se termine par "Fin de la 1ère partie". Aura-t-on droit à une suite un jour?
Lorelei3
7
Écrit par

Créée

le 3 juil. 2012

Critique lue 334 fois

2 j'aime

Lorelei3

Écrit par

Critique lue 334 fois

2

D'autres avis sur Sakuran

Sakuran
mavhoc
7

Les putes et moi

Alors que la société traditionnelle japonaise est un monde où les rituels sont quotidiens, les maisons closes ne font pas figures d'exception. Sakuran est un manga exceptionnel, un one-shoot...

le 10 janv. 2015

1 j'aime

Sakuran
bavmorda
6

Critique de Sakuran par bavmorda

vendue à la mort de son père à une maison close, Toméki est destinée à devenir suivante puis courtisane. Manga très beau graphiquement, dommage que la trame narrative soit confuse.

le 19 janv. 2011

1 j'aime

Sakuran
nolhane
8

Critique de Sakuran par nolhane

Je voulais lire Sakuran depuis bien longtemps et sa réédition m'a fait mettre ce one-shot tout en haut de ma PAL.Sakuran raconte la vie de Tomeki, une petite fille au caractère bien trempé qui doit...

le 21 août 2023

Du même critique

Elfen Lied
Lorelei3
4

Il pleut, hein? Eh bien, ça nettoiera les traces de sang...

Cet OAV se situe entre l'épisode 10 et l'épisode 11 de la série "Elfen Lied". Il s'agit d'un épisode identique aux autres alors pourquoi en avoir fait un OAV? Autant le dire tout de suite, cet...

le 26 févr. 2012

27 j'aime

17