Le moins que l’on puisse dire avec Southern Bastards, c’est que Jason Aaron et Jason Latour n’y vont pas avec le dos de la cuillère. C’est une plongée forte et violente dans un Sud des Etats-Unis impitoyable qu’ils nous proposent. Et cela est illustré d’autant plus violemment, avec la mort d’Earl Tubb, que j’ai eu la maladresse de prendre pour le personnage principal ! Mais cela fut avant de comprendre l’importance et la mainmise du coach Boss !


La petite bourgade de Craw County a bâti sa réputation sur la qualité de sa cuisine locale, la bonhommie de ses habitants, son calme relatif et la légende d’une ascension vers le sommet : celle du coach Euless Boss. Dans une région où seule la fine fleur des pires crapules parvient à se faire une place au soleil, jusqu’où faut-il aller pour devenir le plus grand, le plus respecté, le plus puissant ? Seul le coach Boss le sait…
(Contient les épisodes #5 à 8)


Et ce sont justement les funérailles du pauvre Euless Boss qui démarrent ce deuxième tome de Southern Bastards. Un enterrement où son assassin, le coach Euless Boss, n’hésite pas une seconde à se rendre ! Tout le monde sait qu’il est coupable, qu’il est le meurtrier, jusqu’au shérif, mais personne n’ose rien dire ! Et l’on comprend très vite, que ce n’est pas la première fois que le coach Boss franchi la ligne jaune.


Ce ne seront là que l’une des rares scènes de ce tome à se situer dans le présent, puisque les quatre épisodes de ce volume nous plongent au cœur du passé, tourmenté, d’Euless Boss. On découvre un jeune garçon chétif, rêvant d’intégrer l’équipe de football mais que tout le monde déteste, des élèves au coach en passant par son propre père ! Un voleur notoire, connu dans les environs, volant des coqs et organisant des partouzes dans sa caravane !


Sa force de caractère et son ambition à être joueur de football, s’ils ne trouvent pas écho chez le coach, éveillent la curiosité chez Big, un aveugle de l’entourage du coach qui va prendre le jeune Euless sous son aile, de façon un peu nonchalante et le pousser à s’imposer ! Que ce soit face à ses camarades, son père, ou toute personne se mettant au travers de son chemin !
Big ne se doutait sans doute pas de ce que cela allait être le point de départ d’événements tragiques. Mais c’est le football. Ça vaut le sang versé !


J’ai pu lire, sur différents blogs, que beaucoup trouvait ce passé d’Euless Boss suffisamment fort pour le plaindre, éprouver un peu d’empathie. Personnellement, pas du tout ! C’est juste un petit c… qui est devenu un gros c… Oui, il a vécu des choses difficiles, mais à l’échelle de l’ambiance du titre, de la violence qui s’en dégage, il n’y a rien de dramatique. Juste un gosse qui n’est pas tombé dans la bonne famille.
Cela a même eu l’effet inverse chez moi, je crois que je peux encore moins sentir ce personnage. Il en devient, encore, davantage détestable, et je n’espère qu’une chose, voir vite arriver celui qui va lui faire avaler son bulletin de naissance !


Celui, ou celle, puisque la fille d’Earl Tubb s’apprête à débarquer en ville !


Les traits bruts de Jason Latour accentuent encore davantage la dureté de ce récit, ce cette vie dans le Sud. C’est violent, dur, agressif, on se demande comment on pourrait survivre dans de telles circonstances, comment ne pas succomber aux poids harassant de cette ambiance oppressante. Et pourtant, un petit chétif comme Euless Boss l’a fait, lui.


Bref, un deuxième tome qui met, déjà, en pause l’intrigue pour nous plonger dans le passé du sulfureux Euless Boss et ainsi mieux comprendre cet effroyable personnage détestable. Une série toujours aussi prenante, toujours aussi violente et qui nous laisse toujours sur notre faim quand la fin se présente !

Romain_Bouvet
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le 7 déc. 2016

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Romain Bouvet

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