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Voilà : "Monster" se clôt, et de manière magistrale. Par deux cent et quelques pages monstrueuses, alternant violence sauvage et tristesse dépressive. Le massacre de Ruhenheim prend fin, et nos personnages principaux y laissent des plumes, voire la vie. La boucle se boucle avec le retour du Dr Tenma à ses scalpels tant d'années plus tard : et le patient est le même, bien sûr. Et le mal fait alors qu'on pensait faire le bien ne peut être défait, mais Urasawa, optimiste et fataliste à la fois nous dit que faire le bien est la seule option qui tienne, face aux monstres. Même si ça ne change rien, bien entendu. La dernière case est magnifique, l'éternelle suspension de la croyance étant la seule porte (ou fenêtre) qu'il vaut vraiment la peine d'ouvrir. Mais avant cette conclusion parfaite, il y a eu un autre, un dernier éclair de génie d'Urasawa : le retour à la mère, et la révélation des noms oubliés des jumeaux... Ou plutôt, non, nous ne les connaîtrons jamais, mais ce qui est important c'est qu'ils existent, ces noms. Car rien n'existe qui ne puisse être nommé : donner un nom au Mal, comme au Bien, permet de les comprendre, de les intégrer. "Monster" n'a finalement parlé que de ça, et ce n'est pas rien.


PS : Il n'est pas interdit de penser que, comme ce sera d'ailleurs de plus en plus le cas chez Urasawa, la construction narrative démentielle à laquelle nous aurons eu droit pendant près de 4000 pages ne débouche sur aucune réponse claire. Cela peut être frustrant pour les plus rationnels d'entre nous. Pourtant, le "message" est passé, clair et net. Et le "voyage" n'est-il pas toujours plus important que la "destination" ?
[Critique écrite en 2017]

EricDebarnot
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le 22 oct. 2017

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Eric BBYoda

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