5ème tome de la seconde saison de Sept, Nicolas Mitric nous offre un beau parpaing bien consistant sur une histoire mêlant héroïc-fantasy et voyage. Sept Dragons, qui plus est, joue avec les codes de la série et questionne : qui sont les 7 ? Pas les guerriers qui pourchassent les dragons puisqu'ils ne se retrouvent tous les sept réunis que le temps d'une page, et qu'à aucun moment on ne peut parler d'équipe. Le titre indique lui-même que ce sont les dragons. Et pour autant, la mission n'est pas aux dragons mais bien aux guerriers. Ce n'est peut être pas très intéressant comme remarque mais je trouve ça amusant de voir Mitric jouer avec les codes.
Des guerriers pourchassent donc les sept derniers dragons, monstres gigantesques et affreusement puissants qui sont disséminés un peu partout sur le globe. Ulydas, le jeune roi de la ligné de Drakonspacci est à la tête de l'expédition, déterminé à accepter son héritage en tuant tous les dragons. Pour le guider L'homme-sans-nom qui peut trouver les dragons. Ulydas est accompagné par son frère, une amazone et un guerrier asiatique. Ils seront rejoint par deux autres guerriers vers la fin du récit. Chacun ayant une raison plus ou moins bonnes de vouloir tuer ces dragons.
La force de Sept Dragons c'est la puissance narrative. Guinebaud (qui maîtrise très bien le dessin) et Mitric se sont allié pour permettre à la BD d'être toujours aéré, et que chaque case soit bien utilisée. Résultat : on a le droit à un récit complet, très précis, qui avance bien et qui ne donne pas (sauf peut être à la fin) le sentiment d'avoir été trop rapide. Chaque combat contre un dragon est détaillé, bien amené. Nous n'avons pas le sentiment d'avoir été trahi sur la marchandise.
Les personnages sont faciles à saisir et ont pourtant des personnalités entières, ils sont plaisants. Le dessin est bon, il suit l'ambiance et la porte.
Vraiment le point fort c'est que tout cela est complet, qu'on a ni l'impression d'avoir une histoire courte ni celle d'avoir un récit amputé d'une partie. Tout est complet, tout est là, on avance, on est face à quelque chose de conséquent, bref, ce n'est que du plaisir. Suite à cela on est même amené à prendre quelques pauses, la narration pouvant paraître un peu lourde au final car elle doit quand même amener un récit complet en 64 planches.
Des thématiques maîtrisé, un dessin qui colle, une histoire qui n'est jamais au rabais. Sept Dragons a une certaine profondeur dans son héroic-fantasy mais manque peut être d'une envergure supérieure pour faire de cette BD quelque chose de suprême. Ca reste, malgré tout, une BD fort remarquable et d'une qualité plus que présente.