Comics inédit en France, j'ai parfaitement conscience que personne n'en a entendu parler et que je fais probablement cette critique dans le vent puisque j'ai dû créer cette page et qu'il n'y a personne dessus à l'heure où j'écris ces lignes. Mais quand je tombe sur une perle pareille, c'est plus fort que moi, faut que j'en parle.


Voilà quelques temps déjà que j'éprouve une certaine nostalgie pour l'univers des Tortues Ninja dont les dessins animés ont bercé mon enfance. Ayant appris qu'il s'agissait d'un comics beaucoup plus violent à la base, je me suis mis en quête de récits plus sombres autour de ces personnages. Les illustrations de David Rapoza ne sont d'ailleurs certainement pas sans rapport avec ce soudain regain d'intérêt (http://davidrapozaart.deviantart.com/gallery/30154029). Seulement voilà, triste constat : il est devenu pratiquement impossible de trouver quoi que ce soit en librairie autour de nos quatre peintres préférés (du moins dans leur version en carapace). Seule la nouvelle série avec l'auteur original à sa tête se trouve assez facilement. Je me suis donc mis à fouiller les tréfonds du net à la recherche d'autres publications, plus violentes, autour de Leonardo, Michelangelo, Donatello et Raphael.


Parmi les différents comics que j'ai pu dénicher autour de ces personnages, il y en a UN qui a particulièrement retenu mon attention. Vous l'avez dans le mille : TMNT Infestation 2. Quatre personnages que j'adore confrontés au mythes et légendes de mon auteur préféré ?


Meucégénialleputainjesignoù !?!


Le récit étant assez bref, je n'en dirait pas plus sur l'histoire et me contenterait de décrire mes impressions. Ce comics est pour moi un véritable Graal, autant le dire tout de suite, il se peut que je manque totalement d'objectivité. L'histoire commence par une série de Flash infos concernant des personnes disparues, des conditions météorologiques étranges et une activité non moins étrange près des côtes de New York. Première chose qui saute aux yeux, le dessinateur Mark Torres a eu l'excellente idée de reprendre le style de dessin de Mike Mignola. L'auteur et dessinateur d'Hellboy possède en effet un style graphique bien à lui et particulièrement adapté aux récits fantastiques et au macabre. Le dessin anguleux peut surprendre au premier abord dans un univers qui nous a tant habitué aux arrondis mais la suite du récit prouve qu'il s'agissait d'un choix tout à fait pertinent, notamment pour l'instauration du suspense et pour la représentation des créatures lovecraftiennes.


http://3.bp.blogspot.com/-UA4-f1qmeVo/T2qditIAlmI/AAAAAAAAHyI/4xQbq4vYy6c/s1600/festa04.jpg


Deuxième point qui frappe, le scénariste a eu la bonne idée d'instaurer une narration à la première personne, élément classique des nouvelles de Howard Phillips Lovecraft où le personnage principal raconte l'horreur à laquelle il est confronté avec ses propres mots. C'est ici Donatello qui ouvre le récit en expliquant sa perplexité face à la situation. Plongé dans des ouvrages ésotériques, il essaye tant bien que mal de trouver la source des curieux évènements qui sévissent à New York. La narration n'est toutefois pas trop lourde et les récitatifs cèdent rapidement leur place aux dialogues et à l'action. On a d'ailleurs le plaisir de constater que Donatello n'est pas le seul mis en avant puisque chaque Tortue est parfaitement retranscrite avec son caractère bien défini : Donatello et sa soif de connaissances, Leonardo en meneur, Raphael et son tempérament vif, même l'humour de Michelangelo trouve sa place dans l'histoire sans que cela fasse hors sujet par rapport à l'ambiance macabre du récit.


Concernant le ton dudit récit, j'ai enfin le plaisir de voir nos quatre compères utiliser leur arsenal au summum de leur potentiel : ça tranche net et ça castagne sévère, sans chercher à faire dans la dentelle. Même s'il n'y a pas non plus de gerbes de sang à profusion (l'histoire se déroulant dans les profondeurs, pas d'humains ici), l'ambiance est macabre à souhait avec son lot de créatures visqueuses et de carcasses en décompositions.


On a donc une histoire assez courte mais vraiment prenante, sombre et violente dans la lignée des Tortues Ninja d'origine, avec en prime un crossover inspiré avec l'un des pères fondateur de l'horreur moderne. Je prie les grands anciens pour que les 30 ans de la série et l'arrivée prochaine du film engendrent une série de rééditions & publications françaises autour de cette franchise afin de pouvoir acquérir cette perle en album cartonné VF. En attendant, puisqu'il est impossible de mettre la main dessus par chez nous, j'ai donc fait la traduction moi-même et je vous ai mis ça en numérique PAR ICI

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le 16 févr. 2014

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Vincent Motte

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