Un album plein d’humour, malheureusement sans rythme.
Adèle Blanc-Sec et Tardi,



ou l’art du hasard et des imbroglios.



C’est décousu, ça part dans tous les sens : la vadrouille de plusieurs groupes qui se cherchent chez les uns et les autres à travers tout Paris, et toujours le magnifique trait de Tardi l’artiste.


Les ingrédients sont là : des gueules, du surnaturel, des quiproquos, de l’humour, de la surprise, de la poésie, les bons ingrédients. Mais aussi les moins bons : du mystère, épais, du rebondissement, inutile, de l’imprévu, facile, des liens invraisemblables. Tous ces mauvais ingrédients ne gâchent pas l’ensemble, mais nuisent à la fluidité du récit, et à sa cohésion. Adèle se laisse embarquer par d’improbables personnages dans une virée incertaine. Tardi le scénariste flou, s’amuse à perdre autant son personnage que son lecteur.
Sur fond de conflit entre un jeune fiancé rentré du front, amateur de prose et de littérature, et son futur beau-père, entrepreneur en viande, Tardi l’engagé glisse ses réflexions sociétales :



Petit crétin, c’est lorsqu’on commence à brûler les livres que la
boucherie s’installe.



L’intérêt dégressif, volume après volume, que l’on porte aux denses aventures pittoresques d’Adèle, est ici



rehaussé par les participations amicales de (très) nombreux dessinateurs,



dont Enki Bilal et Marcel Gotlib, et l’extraordinaire maxi monstre de Philippe Druillet.


Mais l’intérêt s’étiole, malgré la richesse du dessin, le scénario tisse



un absurde polar,



trop fouillis pour accrocher le lecteur. Et la fin d’un tome n’appelle pas sourdement la lecture du suivant. Tardi l’imagination s’est laissé déborder par ses monstres : la liberté et la distance d’Adèle l’ont enfermé dans un schéma redondant.



Le témoignage historique et social est appréciable, la poésie aussi.



Mais la lecture est en difficile dans l’incongruité de l’intrigue.

Créée

le 30 mars 2015

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