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Je me rappelle encore de la grosse claque que je me suis prise par le premier tome: Ce Spider-Jérusalem, journaliste punk à souhait et misanthrope, fout le bordel dans une métropole rongée par les pires dérives. Prodigieusement dessiné et construisant un des univers dystopiques les plus incroyables et immersifs qui m'est été donné de voir dans une œuvre, Transmetropolitan m'a semblé vraiment le haut du panier pendant un moment.


Jusqu'à ce que je lise le second tome...et quelle grosse déconvenue qui va se prolonger jusqu'au tome 5, là où je me suis arrêté. L'autoroute de la subversion se relève très vite être un rond-point: Spider gueule et casse la gueule de tout le monde, Spider dénonce une nouvelle dérive, Spider gueule et casse la gueule de tout le monde, Spider dénonce une nouvelle dérive etc...
Et aucun petit grain pour essayer d’enrailler la machine bien trop huilée. L'auteur n'a l'air même pas de vouloir un minimum fendre le masque bien trop caricatural de l'anti-héros pour laisser apparaitre une lueur de sensibilité, une faiblesse... bref, quelque chose qui ferait qu'on s'attache un peu au personnage principal qu'on suit en permanence et, surtout, pour casser la redondance des intrigues qui se répètent à l'infini (faut dire qu'il est pratiquement sur toutes les planches, les personnages secondaires n'étant pour le coup jamais développés). Au final, Jerusalem est aussi lisse et unilatéral qu'un Superman: le gars n'a pour mission que de délivrer la Vérité avec un V majuscule, tel un super-héros de la presse. Il n'est jamais confronté à des intérêts personnels et encore moins à des doutes! Lui, c'est le gentil et les autres sont des méchants. Très manichéen quand même pour une œuvre soit disant subversive...


Et dans le fond, cracher sur la corruption des politiques, la religion ou la surconsommation; est-ce vraiment transgressif maintenant? Surtout que tout est bien vague, il y a aucune référence à notre société actuelle sur laquelle se rattacher. C'est donc pas très courageux ce décharchage de bille digne d'un gosse de 16 ans en pleine crise d'adolescence! Et cette déferlante de lieux communs est renforcée par une vulgarité gratuite et perpétuelle qui fatigue à la longue.


Il ne reste que les indéniables qualités graphiques et narratives qui m'ont permis de continuer jusque l'avant dernier opus (le dernier n'est toujours pas dispo dans ma bibliothèque) mais je m'attendais tellement à mieux vu l'ambiance et l'univers (qui ne demandait qu'à être exploité d'ailleurs) absolument mortels...

Wobot
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le 23 mars 2016

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Wobot

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