En voilà une bande dessinée déroutante et parfois dérangeante.
L'univers que nous propose Pim Bos est, à mon point de vue, tout à fait inédit. Une civilisation silencieuse, mélange hybride d'organique et de robotique, aux décors architecturaux très épurés qui transpirent le béton et à la grisaille omniprésente.
L'absence totale de bulles ou de dialogue nous demande un effort d'imagination pour se créer une trame de fond sonore qui ,automatiquement, s'épanouit en une ambiance lourde, oppressante, parfois horrifique.
Vite croquée, Tremen est une lecture visuelle qui demande d'y revenir. Il faut observer plusieurs fois, multiplier les hypothèses et interprétations car l'auteur ne nous donne pas toutes les réponses.
Pour ma part, cela m'a fortement rappelé l'expérience du magnifique Là où vont nos pères de Shaun Tan. Une lecture muette très intéressante. Mais là où Shaun Tan apporte de la beauté et de la poésie, Pim Bos lui, apporte de l'angoisse et du sinistre.