Il arrive toujours un moment où des auteurs sont en panne d'idées. Qu'est-ce qu'ils font dans ces cas là? Souvent, ils repompent des gags à droite et à gauche. Malheureusement, Tome & Janry, que j'apprécie beaucoup, n'échappent pas à la règle avec ce 10ème tome de la série.
Ce qui désarçonne, c'est la simplicité des gags. Dans le mauvais sens. C'est-à-dire que les gags ne sont pas poussés très loin, à peine approfondis. Voir un personnage glisser constitue la chute d'un gag. Juste ça oui. Pourtant, avec les bonnes idées des auteurs par le passé, il était à espérer qu'ils offrent un peu plus que ça. Ensuite, mais ça c'est déjà deuis quelques albums, on ne sent plus la petite patte intimiste et personnelle des auteurs. Les gags semblent repompés d'autres séries en vogue à l'époque. Mais ce qui choque le plus, c'est le langage très populaire. Jamais les auteurs ne s'étaient avancés aussi profondément dans de tels détails sémiologiques. C'est choquant car au départ, "Le petit Spirou" se situait dans les années 80 par ses décors, mais jamais on n'a pu situer l'époque par le langage. C'est ici chose faite, ce tome 10 s'inscrit bel et bien au 21ème siècle !
Si les auteurs gardent toutefois quelques réticences quant à changer les vêtements de Spirou (plusieurs gags à cet effet) les petits camarades du rouquin vont eux très vite adapter leur style vestimentaire à la mode. Suzette la première, Cassius ensuite (ou le contraire). Grahiquement les proportions de Spirou qui aun front énorme la plupart du temps ne m'a toujours pas convaincu et le découpage n'est pas toujours adéquat pour mettre le gag en valeur (ou alors c'est trop forcé).
Bref, un tome 10 assez décevant.