Une vie sans barjot
7.4
Une vie sans barjot

BD franco-belge de Appollo et Stéphane Oiry (2011)

La fin de l'adolescence en une soirée

La fin de l’adolescence et le passage à l’âge adulte est un grand classique de la bande-dessinée. À croire que les auteurs sont de grands ados qui ont toujours eu beaucoup de mal à faire leur deuil de cette époque. « Une vie sans Barjot » raconte la dernière nuit de Mathieu dans sa ville natale avant son départ pour les études à la capitale. Le tout pèse une soixantaine de pages et est paru chez Futuropolis.


La soirée commence par un concert dans un bar. Tout le monde semble plus ou moins se connaître. Bienvenue en province, symbole de la banlieue dans le livre. En effet, Mathieu vient d’avoir son bac et son passage à l’âge adulte sera la montée à la capitale. Il va donc perdre ses amis et… Noémie, la fille dont il est secrètement amoureux depuis des années.


C’est un récit sur l’adolescence qui nous est proposé. Mathieu et ses copains sont suffisamment attachants pour nous tenir en haleine, eux qui écument les fins de soirée pour retrouver Noémie. Au final, « Une vie sans Barjot » ne raconte pas grand-chose et fait fonctionner pas mal de clichés. Mais cette ambiance de déambulation nocturne ne laisse pas indifférent. La fin casse d’ailleurs un peu cette sensation de fin d’époque.


La narration est ainsi purement chronologique et son rythme adopte celui des héros. Peu d’ellipses, tout se suit et forme un tout. Le découpage en quatre bandes des planches renforce cette impression de temporalité. On marche avec les personnages, on attend avec eux… En cela, « Une vie sans Barjot » forme un tout parfaitement cohérent avec son sujet !


Le dessin de Stéphane Oiry est parfaitement adapté. Je ne connaissais pas ce dessinateur, mais son trait m’a conquis. Son dessin tout en noirs est parfaitement mis en valeur par une colorisation en bichromie qui permet un découpage des scènes. Beaucoup sont bleues (pour l’extérieur) et les changements vers le jaune ou le rouge apportent un contraste intéressant.


« Une vie sans Barjot » est une bande-dessinée sympa. Loin d’être révolutionnaire dans son propos ou dans son ambition, elle fait le travail. Elle rappellera certains souvenirs aux nostalgiques qui regrettent encore cette fille à qui ils n’ont pas su déclarer leur flamme…

belzaran
6
Écrit par

Créée

le 6 oct. 2015

Critique lue 250 fois

3 j'aime

belzaran

Écrit par

Critique lue 250 fois

3

D'autres avis sur Une vie sans barjot

Une vie sans barjot
litout
9

Critique de Une vie sans barjot par litout

Le bac en poche, Mathieu, 18 ans, s'apprête à rejoindre Paris pour y poursuivre ses études. Il va quitter cette ville de province et tous ses copains. L'album de Appollo (récit) et Oiry (dessin)...

le 17 mars 2011

1 j'aime

Une vie sans barjot
Alcofribas
7

Reposant

Pour une bande dessinée « réaliste », "Une vie sans Barjot" n’est pas très « sociale », au sens où on l’entend lorsqu’une œuvre parle de misère : on y suit la dernière soirée, avant son départ pour...

le 14 oct. 2014

Une vie sans barjot
Blauw
8

Immature et sage.

Un Appollo en verve nous livre une chronique à la fois immature et pleine de sagesse, aux multiples références littéraires et cinématographiques, avec des ruptures de tons et de style qui payent. Les...

le 27 mars 2011

Du même critique

Le Chemisier
belzaran
4

Quelle vacuité !

Avec le scandale de « Petit Paul » et ses accusations d’être un ouvrage pédopornographique, on aurait presque oublié qu’au même moment ou presque Bastien Vivès publiait « Le chemisier ». Ce roman...

le 22 févr. 2019

38 j'aime

L'Âge d'or, tome 2
belzaran
7

Une impression d'inachevé

Le premier tome de « L’âge d’or » avait impressionné par son dessin, notamment par ses grandes illustrations façon tapisseries médiévales. Racontant un récit initiatique somme toute classique, ce...

le 24 févr. 2021

23 j'aime

1