Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Ce tome contient les épisodes suivants : X-Men annual 2 (scénario de Fabian Nicieza, dessins d'Aron Wiesenfeld), X-Men 27 à 30 (scénario de Fabian Nicieza, dessins d'Andy Kubert, encrage de Matt Ryan), X-Men unlimited 3 (scénario de Fabian Nicieza, dessins de Mike McKone, encrage de Mark McKenna et Steve Moncuse), Uncanny X-Men 308 à 310 (scénario de Scott Lobdell, dessins de John Romita junior, encrage de Dan Green et Al Vey), X-Men annual 18 (scénario de Glenn Herdling, dessins d'Ian Churchill, avec 10 pages réalisées par Jeph Loeb et Tim Sale), "The wedding album" (Lobdell & Nicieza, et plusieurs dessinateurs) et "What if ?" 60 (scénario de Kurt Busiek, dessins de Ron Randall, encrage d'Art Nichols). Ces épisodes forment une suite qui s'achève avec le mariage annoncé dans le titre. Il s'agit d'une tranche des séries mensuelles de 1993/1994.


Ce recueil commence avec un page de résumé très dense indiquant quel X-Man est dans quelle situation, et quel est le contexte général de ces épisodes : Jean Grey est elle-même, Rachel et Nathan Summers sont les enfants de Jean et Scott qu'ils n'auront jamais, Wolverine ne fait plus partie de l'équipe depuis qu'il n'a plus son adamantium. Le virus Legacy est une maladie létale qui ne frappe que les mutants. Colossus a rejoint les Acolytes de Magneto. Betsy Braddock dispose de 2 corps physiques qu'elle partage avec Kwannon (Revanche). Bref ce résumé n'est pas de trop.


Au fil des épisodes, les X-men se battent contre un aréopage impressionnant d'individus divers et variés : Jonathan Chambers sur son île Empyrean, avec quelques rescapés de Brotherhood of Evil Mutants (ex-Freedom Force), Threnody et Mister Sinister, Maverick et Sabretooth, Shinobi Shaw, Caliban, Cable pas très content avec son papa, et X-Cutioner. Malgré ces menaces très sérieuses, le pire réside dans des sentiments contradictoires qui ne laissent pas un instant de répit aux X-Men. Betsy Braddock doit lutter pour conserver sa personnalité face à Kwannon. Hank McCoy et Bobby Drake n'ont plus de petite amie. Scott Summers doit prendre des décisions qui vont à l'encontre de celles de Charles Xavier (laisser tranquilles les membres de Brotherhood sur Empyrean). Suite à l'annonce du mariage, Xavier repense à toutes ses ex (Gabrielle Haller, Moira McTaggart, Lilandra et Amelia Voght). Jubilation Lee (Jubilee) ne se remet pas du départ de Wolverine. Lucas Bishop ne supporte pas la frivolité des X-Men. Chaque X-Man ne peut pas se résoudre à accepter le nouveau pensionnaire de l'école de Westchester, bien qu'il y séjourne en tant que détenu. Finalement à coté de tous ces déchirements, les doutes des 2 futurs mariés sur leur union sont bien peu de chose.


Sur 12 épisodes, 6 sont écrits par Fabian Nicieza et 3 par Sott Lobdell. Ils ont quasiment proscrits les bulles de pensées à une exception près pour X-Cutioner. Par contre leurs personnages sont bavards, voire très bavards, de vraies pipelettes. Ça commence par l'annual 2 où il faut 48 pages de palabres pour établir le rôle d'Empyrean. Il y a bien sûr plusieurs affrontements que l'indigence de la mise en scène rend totalement inintéressants, avec beaucoup de soliloques sur les tenants et les aboutissants moraux de l'existence de ce mouroir pour mutants atteints du Legacy Virus (l'équivalent d'un sida ne s'attaquant qu'aux mutants), entrecoupés de nombreux rappels de qui se trouvent dans une situation inextricable (à commencer par Bettsy et ses élans meurtriers dus à la présence de Kwannon dans sa tête). Ce n'est pas désagréable, sauf les illustrations où chaque case semble avoir été jetée à coté de l'autre sans notion de séquence, de mise en scène, de déroulement d'une prise de vues, uniquement avec des acteurs épileptiques traversés en continu de spasmes incontrôlables.


Fabian Nicieza sera constant du début à la fin dans son mode de narration : il faut que tout le monde explique tout à haute voix, avec rappels de la situation, avec atermoiements et déchirements. Il utilise la forme établie et utilisée ad nauseam par Chris Claremont pendant 17 ans (de 1975 à 1991). Chaque personnage déclame avec emphase comme s'il se trouvait sur une scène de théâtre, des tirades exposant ses dilemmes moraux, pour n'avancer en rien le récit ou presque (ce dernier point étant spécifique à Nicieza). Les traits de caractère des personnages restent superficiels et répétitifs tout au long de ces épisodes. Les combats ne sont intégrés que comme distraction pour respecter le quota de pages d'action. 2 ans plus tôt Jim Lee a traumatisé tout une génération de dessinateurs avec Mutant genesis ; Andy Kibert et Matt Ryan collent à ce style. Leur mise en page est déjà plus construite que celle d'Aron Wiesenfled, par contre tous les dessins regorgent de traits fins pour figurer les textures et les éclairages. Les musculatures sont parfois hasardeuses ; elles prennent des libertés avec l'anatomie pour accentuer un effet massif des hommes (des biceps plus gros que la tête, ou des cuisses plus larges que la taille), ou au contraire un élancement de silhouette et un allongement de jambes pour les femmes (sans parler de cambrure systématique). La multitude de traits masque la vacuité de certains arrières plans, par contre les yeux fatiguent à force de devoir trier dans les traits pour hiérarchiser les différents éléments.


John Romita et Dan Green s'en sortent mieux, avec une densité de traits un peu plus faible, des cases plus aérées et des séquences de cases qui s'enchaînent plus en douceur. Romita cède également à la tentation de rapprocher son style de celui de Jim Lee, tout en gardant sa personnalité. Il cède également à la tentation d'exagérer systématiquement les silhouettes masculines et féminines avec des positions un petit peu plus naturelles et disposant d'une force d'impact visuel plus importante.


Les scénarios de Lobdell sont moins vains que ceux de Nicieza. Arrivé à la page 141, l'épisode 308 d'Uncanny X-Men constitue une oasis de sensibilité et d'empathie, après plus de cent pages de grandiloquence vide de sens. Lobdell s'offre un épisode sans ennemi, sans combat, où Jean et Scott font le point sur leur relation, en évoquant leur passé commun. Le lecteur n'a pas l'impression de relire une énième fois les mêmes séquences ou les mêmes jérémiades, grâce à un point de vue différent, apaisé et qui fait sens par rapport aux personnages. Il renouvelle cet exploit dans l'épisode suivant consacré à une étrange introspection de la part de Charles Xavier : son attitude face à ses conquêtes féminines. Là encore, Lobdell fait preuve de plus de nuances que Nicieza, pour une relecture plus caustique que prévue. Il est un peu moins convaincant pour le face à face entre Scott et Nathan Summers.


Au final il s'agit d'une lecture assez déconcertante pleine de bruit et de fureur déconnectés du sens du récit, pleine de pathos exacerbé sans empathie, sauf pour 2 épisodes. Les illustrations sont également à fond, pour Andy Kubert et Aron Wiesenfeld, plus mesurées pour JRjr.

Presence
3
Écrit par

Créée

le 31 mars 2020

Critique lue 66 fois

Presence

Écrit par

Critique lue 66 fois

Du même critique

La Nuit
Presence
9

Viscéral, expérience de lecture totale

Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, initialement publiée en 1976, après une sérialisation dans le mensuel Rock & Folk. Elle a été entièrement réalisée par Philippe Druillet, scénario,...

le 9 févr. 2019

10 j'aime