Boyle récite ses gammes avec talent.
127 heures c'est un peu le film du bilan. Pas un bilan sur sa carrière mais un bilan sur ce qu'il a déjà fait, peut-être pour faire un peu autre chose après.
On retrouve dans 127 heures les fondamentaux de son cinéma à savoir les diverses expérimentations d'angles de caméra qui virevoltent parfois dans tous les sens sans que ça ne devienne n'importe quoi, la "caméra porté", le travail particulier sur la musique, la direction d'acteur parfaite et cette folie qui s'empare du film à un moment ou à un autre.
On retrouve tous ces éléments dans 127 heures et ils y sont parfaitement utilisés. On sent la patte Boyle, c'est indéniable.
Maintenant, ça n'est pas un Trainspotting qui dérouille les tripes du spectateur, ça n'est pas un Sunshine qui hypnotise totalement le spectateur dès la première seconde, ça n'a pas la "bizarrerie" d'un Slumdog. C'est un bon film, on voit qu'il a bien travaillé mais ça reste malgré tout gentillet, un peu trop propre, pour ma part je m'en souviendrais bien moins longtemps que beaucoup de ses autres films.
D'où la sorte de bilan que j'évoquais plus haut. J'ai tout de même envie de souligner le travail sur le scénario, pas sur l'idée de base qui est simpliste mais sur le déroulement assez intelligent et sur les délires qui au final servent le scénario et la fin du film.
A noter aussi, une scène absolument MAGNIFIQUE qui m'a surprise (mais qui ne plaira pas à tout le monde, c'est LA scène du film et elle est plutôt bizarre...) et que j'aurais bien envie de revoir.
Un bon Boyle, pas feignant pour un sou mais qui ne propose pas le renouvellement perpétuel que j'ai l'habitude d'observer dans son cinéma. Pas déçu non plus, j'attends maintenant qu'il me surprenne encore d'avantage pour son prochain film.
Quand on aime, on en demande toujours beaucoup.