" La vérité a trop de facettes pour se résumer en cinq lignes. "
" Y'a un mec à côté de moi qui regarde 2001 : L'Odyssée de l'espace sur son ordi. J'ai envie de rester jusqu'au bout pour le voir devenir fou. " disait une amie qui l'était tout autant. C'est vrai qu'il faut particulièrement regarde 2001 pour être fou, et qu'il faut particulièrement être fou pour regarder 2001.
D'ailleurs il faut particulièrement être fou pour écrire une critique. Oui, il reste une œuvre d'art totalement complexe, mais deux choix s'offrent au critique : soit analyser tous les aspects implicites qui caractérisent le film, soit ne rien dire. Le seul moyen de le comprendre, c'est de s'ennuyer pendant près de deux heures et demie, de se demander quel est ce délire d'anticipation, de se demander si on l'adulerait autant si ce n'était pas un Kubrick. En réalité, ce film n'est pas un film à regarder, l'intérêt, c'est l'après-film, son analyse, qui pourtant existe difficilement.
Ce film est lent. Très lent. Les dialogues n'en constituent qu'environ 10%. La narration n'est pas explicite, à se demander s'il y en a une - je pense que non. La fin est digne d'un anime japonais entre Sora no Otoshimono et Angel Beats!. Le seul argument de 2001 est probablement Stanley Kubrick, et sa volonté d'en avoir fait ce qu'il en a fait. Bien sûr, comme toute œuvre d'art, il possède énormément de significations, impalpables cependant. Mais il ne faut peut-être pas les chercher pour les trouver.
2001 : L'Odyssée de l'espace est une révolution technique. Le fondu enchaîné entre " la première arme de l'humanité " et le satellite en orbite reste dans les mémoires, comme le plan suivant sur le lever de Terre en écoutant Also Spracht Zarathoustra, comme la scène dans laquelle les astronautes gravitent sur Le Beau Danube Bleu, le réalisme des décors, ainsi que les effets du voyage jusqu'au fœtus astral, qui, rappelons le , nous fait oublier que le film date de 1968. Ce sont les images qui font passer tous les signes. Justement, 2001 : L'Odyssée de l'espace nous livre des images brutes, non enveloppées par un fond. Ce qui en fait une référence réellement riche de sens.
À partir des images, de l'art du cinéma brut, c'est ici qu'on peut chercher les signification à ce qui semble ne pas forcément en avoir. Mais rien d'autre à dire ; regardez 2001 et devenez fou.