Fan de la série de la fin des années 80, l'acteur Jonah Hill, trublion bien connu des amateurs de Judd Appatow, a décidé de produire et scénariser un remake/reboot de 21, Jump Street. Egalement devant la caméra, il a fait le choix d'en confier la réalisation au duo Phil Lord/Christopher Miller, déjà responsables de Tempête de boulettes géantes.
Problématique principale : comment adapter une série destinée à un public jeune plus de vingt cinq ans après qu'elle ait été arrêtée, alors que sa cible fait désormais partie de la catégorie "ménagère de moins de cinquante ans"? Tout simplement en jouant à fond la carte du second degré. A l'instar du film Les Simpson, l'une des premières séquences du film plante le décor : certaines personnes sont à court d'idées, donc on ressort les vieux plans du placard, et on prétend que c'est ultra novateur.
Dès lors, carte blanche est donnée aux réalisateurs pour faire du grand n'importe quoi bien jouissif. Pulvérisant certains des codes du teen movie pour mieux les recycler, 21 Jump Street ne se prend clairement pas au sérieux une seconde, et c'est tant mieux. Moins graveleux que la majorité des productions estampillées Appatow, le film ne se veut pas chaste pour autant, et on a droit aux quota de blague bien lourdingue présent dans la plupart des comédies US actuelles.
Le problème de ce système, c'est que le scénario est clairement à deux vitesses. Jouissif lorsqu'il use et abuse de son aspect auto parodique, moins convaincant durant ses séquences plus marquées premier degré. Personne ne s'étonnera donc des ressorts narratifs finalement assez classiques et des blagues que l'on voit venir avec dix minutes d'avance. La cible reste très clairement adolescente, et les fans de la série venus chercher un brin de nostalgie risque de rester sur leur faim.
Une comédie très second degré, dont l'aspect parodique assumé reste finalement le meilleur argument de vente. Pas le film de l'année, mais un bon moment malgré tout, en attendant la suite (déjà) prévue pour 2014. Affaire à suivre, donc...