"28 jours plus tard" est jusque là le meilleur film de zombie qu'il m'a été donné de voir. Brillant principalement par sa mise en scène et son atmosphère incroyable, il a su réinventer le genre en lui donnant une seconde jeunesse. Il est donc troublant de constater à quel point sa suite tombe droit dans les écueils auquel à échappé le premier.


Pourtant, avec un scénario pareil, "28 semaines plus tard" partait plutôt bien. Un mari qui fait preuve de lâcheté en abandonnant sa femme aux zombies, ne pouvant plus regarder ses enfants droit dans les yeux, c'est un speech de départ plutôt attrayant. En fait, c'est lorsque le film confronte la ville des survivants aux zombies qu'il commence à se casser la gueule. Incohérences, personnages clichés, à l'image de ce sniper en quête de rédemption (ridicule !), le film se dégrade au fur et à mesure de sa progression, avant un final complètement raté. Il y a un certain nombre d'idées intéressantes, comme ces militaires à qui on ordonne de tirer sur tout ce qui bouge, même les non-contaminés, pour ne prendre aucun risque. Ou bien les soubresauts d'humanité du père alors qu'il est lui-même devenu un zombie. Mais toutes ces idées sont soit très mal exploitées, soit pas assez. Pour le reste, des individus immunisés par le virus de manière inexplicable, bonjour l'originalité.


Et si en plus le film reprenait fidèlement la mise en scène pénétrante de Danny Boyle, il aurait peut-être un certain intérêt. Mais le réalisateur Juan Carlos Fresnadillo (probablement un yes-man) se contente du strict minimum en filmant l'infection avec un certain réalisme, et c'est tout. Il tente parfois maladroitement de réutiliser les idées de mises en scène du premier opus, mais on voit bien que le cœur n'y est pas.


Un manque d'enjeux, de personnages attachants, bref une absence totale d'émotion dans ce "28 semaines plus tard" qui est peut-être le film qui a fait sonner définitivement le glas du genre zombie. Alors que son prédécesseur l'avait fait revivre d'entre les morts, quelle ironie...

Marius_Jouanny
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Journal d'un cinéphile : année 2015

Créée

le 24 févr. 2015

Critique lue 424 fois

4 j'aime

2 commentaires

Marius Jouanny

Écrit par

Critique lue 424 fois

4
2

D'autres avis sur 28 semaines plus tard

28 semaines plus tard
Tallowisp
2

Un film de zombies fait par des zombies et pour les zombies !

Merci à Archenassa pour le titre. Si ce film est la suite de 28 jours plus tard (une vraie claque pour ma part) c'est leur seul point commun. L'un est un film avec une tension qui monte...

le 10 juin 2012

27 j'aime

13

28 semaines plus tard
archibal
6

London Killing

Une suite qui sort l'artillerie lourde en comparaison du premier volet assez intimiste. La démarche est en effet plus tape à l'oeil ici, outre les grosses explosions et autres ingrédients des...

le 8 févr. 2018

21 j'aime

2

28 semaines plus tard
Buddy_Noone
9

The kiss of hate

Londres, six mois après l'épidémie de fureur qui a transformé l'essentiel de la population anglaise en zombies véloces et enragés. Les quelques centaines d'Anglais ayant échappés à l'épidémie ont...

le 21 nov. 2015

19 j'aime

4

Du même critique

L'Impasse
Marius_Jouanny
9

Le dernier des Moricains

Il faut le dire, ce jour-là, je n'étais pas au meilleur de ma forme. Allez savoir pourquoi. Mais dès les premières secondes du film, j'en ai vu un qui portait toute la fatigue et l'accablement du...

le 4 août 2015

46 j'aime

12

All Things Must Pass
Marius_Jouanny
9

La sublime diarrhée de George Harrison

1970. Un an après Abbey Road, George Harrison sort ni plus ni moins qu’un triple album de presque deux heures. Un ouragan d’inventivité et de registres musicaux, en grande partie l’aboutissement...

le 22 avr. 2016

43 j'aime

6

Les Proies
Marius_Jouanny
6

Sofia's touch

Difficile de dissocier "Les Proies" de Sofia Coppola du film éponyme dont il est le remake, réalisé par Don Siegel en 1971. Au-delà de constater la supériorité de l'original, ce qui est assez...

le 28 août 2017

37 j'aime

4