Mais qu'est-il donc arrivé à Jean-Jacques Beineix ? Il transcende dans "37°2 le Matin" tous ses défauts habituels, son maniérisme irritant, pour se mettre au service du texte de Djian, et réaliser un film fort, bouleversant, déchirant même par instants. L'interprétation vibrante, magnifique de Dalle (inoubliable) et de Anglade font qu'on pardonnera aisément les facilités du scénario, et que "37°2 le Matin" restera dans nos mémoires comme une vraie réussite d'un cinéma qui n'est pourtant "pas notre genre" [Critique écrite en 1986]
Attention la version "longue" est à éviter : avec toutes ces scènes supplémentaires, il n'est pas sûr que le "37°2 Director's cut" y gagne quoi que ce soit, tant la force de la relation passionnelle entre les deux personnages principaux finit par se diluer au milieu d'une myriade d'événements sans conséquences, et de personnages secondaires hauts en couleurs mais anecdotiques … [Ecrit en 2001]