Une fille a été violée et tuée près de chez elle. Pendant plus de 7 mois, l’enquête traîne et aucun résultat concluant n’est tiré. Lassée de devoir attendre, la mère décide d’agir en interpellant personnellement la police sur trois panneaux d’affichage au bord d’une route.


Avec un tel début, on s’attendrait à un énième drame américain, basé sur des faits réels, qui veut seulement transmettre une histoire en casant le plus de clichés hollywoodiens possible. Grâce au scénario original de Martin DcDonagh et à sa très bonne réalisation (bien filmé, plans marquants et usage intelligent de la couleur rouge), Three Billboards Outside Ebbing, Missouri n’en fait pas partie.


Située dans le sud des Etats-Unis, cette histoire est bercée par des airs de guitare et de folk américaine et on ne pourrait pas demander mieux à Carter Burwell pour porter les thématiques du film : un conflit continuel entre passé et présent (racisme et homophobie qui s’opposent à l’ouverture d’esprit), l’idée selon laquelle la violence engendre toujours la violence (qu’elle soit physique ou morale, les plans assez crus se répondent de façon parallèle) et les différents degrés de désespoir chez les personnages. Le tout dans un cadre intentionnellement ambigu sur les notions d’espace ou de temps pour universaliser le propos sans le rendre générique.


Ce film tire en grande partie sa qualité grâce au jeu de Frances McDormand, qui joue une mère forte, sarcastique et tenace, prête à tout pour réclamer justice après le meurtre de sa fille, et de Sam Rockwell, un anti-héros en puissance en quête de rédemption.
On regrette juste la transparence de certains personnages secondaires, l'aspect presque trop cliché de certains personnages (surtout dans la police) et certaines situations qui paraissent des fois un peu trop opportunistes pour bien faire avancer le récit.


Mais ces défauts n’empêchent pas à ce film d’être très efficace, autant dans son rythme que ses propos et on y ressort sans avoir vu l’heure passer. Une vraie bouffée d’air fraîche pour ce début d’année.

Khrom
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le 19 févr. 2018

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