L'affiche était peu engageante et le titre assez vague également. Connaissant Seth Rogen, j'étais loin de me douter du film que ce serait et il faut avouer que Joseph Gordon-Levitt comme acolyte, ça laissait perplexe.
Pour être franc, ce film m'a bien surpris. L'affiche à elle seule laissait de nombreux indices et semblait irrémédiablement nous amener vers la même conclusion: le lien fort qui existe grâce à une amitié. Le titre, tranchant, sépare le film en deux; un acteur sur chaque 50 semble indiquer que les acteurs seront à la fois liés et opposés, opposés à cause de la caractéristique qui leur est accolée "la maladie" et "le remède" et liés à cause de la phrase d'en dessous "l'amitié peut déjouer les pronostics". Et ici le mot "pronostic" nous donne un indice supplémentaire sur le 50/50. En analysant avec plus de profondeur j'aurais sûrement pu comprendre le lien entre le pronostic et le "remède / maladie", mais ce n'a pas été le cas, Seth Rogen à une réputation bien trop humoristique pour que je songe un seul instant de quel genre d'histoire j'aurai à faire.
À partir de là, on peut comprendre assez simplement le synopsis du film. Le héros (campé pas JGL) qui traverse une vie sentimentale assez chamboulée, apprend qu'il est touché d'une tumeur au dos, un cancer particulier qui à muté génétiquement et qui atteint une ampleur considérable ne lui octroyant que 50% de chance de survie à une opération chirurgicale. Adam (le héros) devra donc annoncer cette nouvelle à tous ses proches et c'est ainsi que nous suivrons leurs réactions ainsi que la progression psychologique du héros qui vit avec ce cancer jusqu'à la date butoir de son opération.
C'est indéniablement une comédie humoristique propre aux américains, mais la cadence avec le dramatique est très bien mesuré. Au final on assiste à un film qui nous offre une ambiance assez particulière piochant dans plusieurs domaines (humour gras, humour noir, tragédie, ça offre au final une ambiance limite malsaine mais jamais écoeurante ni exaspérante).
On sent un équilibre fragile entre la comédie et le dramatique, un mélange plutôt mal dosé qui ne sait pas passer de l'un à l'autre avec finesse, mais comme jamais la comédie ne plonge dans l'excès (ou alors ce dernier est toujours contrebalancer par le genre opposé), on se rend compte que cette maladresse d'équilibre et de réalisation rend au contraire plus facile la narration.
Par ailleurs il faut admettre que l'on se prend très facilement à l'histoire grâce au jeu d'acteur plutôt bien maîtrisé. Il faut dire que la sympathie et l'aura que dégage Anna Rendrick facilitent grandement les choses. Et puis le choix des musiques est parfaitement maîtrisé, aussi bien dans le contexte de la scène qu'à la seconde près où elle se déclenche.
Les seules fausses notes sont que d'une part certaines situations restent tout de même un peu décevante, sans vraiment faire tâche, le film ne s'en serait que mieux porté sans. Ensuite il faut avouer que même si l'histoire tient ses promesses tout du long, on peut aisément ne pas être accroché à cause de l'ambiance justement particulière (et plutôt inattendue) ou tout simplement car le film, exploitant plusieurs facette - ce qui est une bonne chose -, ne les développe pas suffisamment chacune. Enfin parce que l'histoire et la fin sont finalement assez simplistes, en effet le réalisateur parvient à rendre le film plus intéressant que ne laisse le présager l'histoire, mais malgré tout le thème n'est pas tellement innovant et/ou bien exploité (c'est peut-être voulu, mais on peut en être déçu).
Au final, on se rend compte que le titre 50/50 à un lien direct avec l'histoire puisqu'on en apprend très vite l'origine, cependant il n'a aucun véritable lien avec l'affiche et les 2 bonhommes puisque l'histoire développe bien plus que cette amitié et qu'au final le remède ne l'est lui aussi qu'à 50%, sûrement est-ce ce qui a trompé pas mal de personnes.