Ça commence comme un film de Hitchcock, ça se termine par un éclat de rire général. Un film jouissif

Le film commence comme un thriller à la Hitchcock mais se transforme très vite en un vaudeville puis en une irrésistible comédie de mœurs. Je l’avais vu au cinéma lors de sa sortie et, fait rare, je m'étais toujours promis de me le racheter en DVD tant il m'avait plu. Je l'ai revu depuis à la télé toujours avec autant de jubilation. Jubilation pour le sujet mais aussi pour la mise en scène et les performances d'acteurs (je devrais dire d'actrices puisque ce film ne comporte que des actrices, à part la furtive apparition de "l'homme", à la fin du film). Toutes sont extraordinaires, chacune dans leur genre mais, je crois, la prestation que j'ai le plus apprécié est celle d'Isabelle Huppert, que je fuis généralement comme la peste, tout en reconnaissant que c'est une grande actrice. Là, dans un rôle comique, elle explose littéralement et on regrette vraiment qu’elle n’ait pas fait plus de rôles drôles dans sa carrière car elle y est vraiment épatante. Mais toutes ont leur place (et la tiennent bien) dans le film, que ce soit Danielle Darrieux, toujours aussi formidable, Catherine Deneuve, Fanny Ardant. J'ai particulièrement aimé aussi Firmine Richard, une actrice généreuse, que l'on aimerait voir plus souvent dans des rôles principaux.
Ce film a beaucoup de points communs avec Potiche (les deux affiches se ressemblent d'ailleurs beaucoup), c'est pourquoi, après avoir vu ce dernier, j'ai eu envie de parler de Huit femmes. Les deux sont adaptés d'une pièce de boulevard mais leur adaptation au cinéma a gommé tout ce qu'il peut y avoir de pénible dans le théâtre de ce genre : jeu exagéré, criailleries sans fin, actions entremêlées à outrance, etc. Huit femmes garde l'unité de temps et de lieu qui s'impose sur un théâtre, ce qui n'est pas tout-à-fait le cas de Potiche mais c'est à peu près tout : les personnages y sont beaucoup plus complexes qu'au théâtre et l'on découvre peu à peu que les salauds ne sont pas forcément ceux qu'on croit. Jouissif et déjanté.
Roland_Comte
8
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le 9 févr. 2015

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Roland Comte

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