Quel film ABOMINABLEMENT VEXANT. Non pas que je m’identifie une seconde à ce parisien odieux, qui se croit assez le centre du monde pour se rendre susceptible à la moindre occasion et qui en vient à utiliser des illustrations hyperboliques pour expliquer son malaise. Genre je saute d’un immeuble de 30 étages en introduction car je suis dépressif. Non mais.
Pour résumer ce qui se passe en 2 lignes : un publicitaire antipathique et névrosé n’est pas content parce qu’un client s’oppose à sa création.
Explication du film : le client fait partie de la médiocrité de la populasse, ça fait donc parti de ses gênes d’être hermétiquement fermé aux idées fofolles de ce génie incompris.
Mon explication : Frederic Beigbeder (auteur du livre semi-autobiographique à l’origine du film), concepteur rédacteur à CLM/BBDO, TBWA puis à Young et Rubicam était juste un raté qui n’a pas su imposer ses idées, tout simplement parce qu’elles devaient être nulles à pleurer. Il préférait donc camoufler cela en repoussant la faute sur autrui. Vilain ! Demeuré !
Ca explique aussi pourquoi il réduit autant la publicité à une sorte de mensonge et mal qui ronge la société puis dénonce les publicitaires comme des gens sans scrupules, qui se sentent puissants car ils dominent le monde en créant les frustrations, manipulant et poussant à l’achat compulsif.
FAUX !*
Nous sommes justes des génies incompris et vous faîtes partie de la populasse au summum de la médiocrité. (c'est pas moi qui l'ait dit)
Avec les politiciens et les journalistes, les publicitaires sont les plus détestés. Merci d’en rajouter une couche. Il aurait été très mauvais s’il avait poursuivi sa carrière, car les meilleurs ne se contentent pas de s’appuyer sur les clichés, mais parviennent à les faire oublier.
J'en profite pour citer Gabriel Gaultier, Limard, Marello (enfin j’arrive à placer pour la première fois un name dropping que personne ne comprendra, on peut dès à présent me décerner la médaille de la plus cultivée de ce site. Merci bien arrêtons les applaudissements je vais devenir rouge. J’insiste.)
Bon, intégrer ces grandes agences de pub est respectable (ou pas selon mon point de vue, c’est plutôt facile étant donné que tous les publicitaires passent par là à un moment donné de leur carrière)*, mais il aurait su ce que la publicité voulait dire s’il avait côtoyé les VRAIS, ceux qui ne se laissent pas démolir par quelques remarques de clients.
Ce qui me tue, c’est que Beigbeder et le réalisateur veulent donner un côté délirant à l'histoire : drogues, chute d’un immeuble, intégration d’un dessin animé superposé à l’image… mais B. a oublié ce que la folie qui plane dans les agences de publicité évoque vraiment pour beaucoup de personnes dans le milieu (pas dans toutes, certainement pas Publicis, quelle horreur) :
Sulfureuse et mercantile, provocatrice. Voilà une bande d’hurluberlu sorti des années 70 des films de Pierre Richard qui lancent des histoires abracadabrantes dans tous les sens.
Il a cru que la pub c’était un métier d’artiste ? C’est plus un métier d’artisans qui nécessite du travail et de la roublardise, comme dirait le grand gouroux Gaultier.
Finissons par la phrase de clôture avant le générique, justement.
« 500 milliards de dollards sont investis chaque jour dans la publicité… 10% pourrait suffire à stopper la faim dans le monde. »
Une phrase détestable par son aspect des plus moralisateurs (en plus on dirait EnjoyPhoenix). Et moi alors, comment je vais faire pour nourrir ma future berline ? Evidemment personne n'y a songé. Encore un littéraire qui pense qu’à son image.
C'est vraiment trop injuste.
Signé,
Renart
*vous m’excuserez pour la référence.
*Il faut de la pédanterie pour abattre un pédant.