Andrew Garfield ! Quand on a un rôle aussi indéboulonnable que Spider-Man, il y a 2 solutions qui s'offrent à nous. Soit on assume l'image (Kieffer Surthland) soit on casse son image (style Daniel Radcliff). Lui il a choisi la vois de Robert Downey Jr à savoir, faire un mixte des deux. Et c'est ce qu'il a choisi de faire dans 99 Homes.
Film à la réalisation hésitante mais fonctionnelle
La réalisation de Ramin Bahrani n'est pas extraordinaire mais fonctionnelle. Dans la mesure où elle se centralise que sur Dennis Nash, il présente bien son cadre avec des plans américains dans les moments intimes et des plans larges dans ses actions. La musique est aussi bien classe et bizarrement n'abuse pas de gros plans. Les plans larges suffisent largement. Cela dit, il y a quand même un champ / contre-champ inutile (oui j'utilise ce terme pour la première fois). Oui ça m'a sauté aux yeux. Mais bon on n'est pas à l'abus de champ / contre-champ à la King Rising (mdr Uwe Boll mais quel con...). Niveau musique, c'est correcte. Pareil, pas transcendantale mais correcte. Cela dit, le film gagne beaucoup de points sur le reste.
Nash, de l'autre coté de la barrière
Pour le rôle de Dennis Nash, on a Andrew Garfield. Et autant dire que Spider-Man est passé par là. Oui, il joue presque un Peter Parker like au début, avant de devenir un personnage plus intéréssant par la suite (oui regardez l'Imaginarium du Docteur Paranassus et The Social Network avant vous comprendrez où je veux en venir). C'est un jeune père de famille qui sous l'égide de Rick Carver va essayer de profiter du système et de s'enrichir. Cependant, on sent au fil du film le personnage tourmenté et Andrew le joue très bien.
Rick Carver (Michael Shannon). Ce personnage est génial. Il est certes secondaire mais il a vraiment le cynisme dans la peau. Il est effrayant, impressionnant. Convaincu de sa position, son emprise sur Dennis est total au point qu'il l'a influencé fortement, croyant à la force (illusoire) des gagnants.
Sinon, les autres sont très secondaires et pas très exploités, comme Lynn Nash (Lora Dern) ou Connor Nash (Noah Lomax ). Ce qui n'est pas un mal étant donné que le film est focalisé sur Dennis. Tout tourne autour du personnage et que les autres sont définis surtout par rapport à lui.
De proie à chasseurs tourmentée
L'histoire raconte le destin de Dennis Nash qui s'est fait expulser de chez lui et pour trouver du travail va se mettre au service de Rick Carver, un homme plutôt détestable. Le film exploite très bien la progression du personnage dans l'histoire et ses tourments. Il opère aussi un changement physique progressif, allant même jusqu'à sa coiffure (oui Andrew Garfield a au début à la fin une coiffure plaquée sur le crâne, signe qu'il est en position de faiblesse à sa coiffure habituelle, signe qu'il est en position de dominant). A bien des égards, l'histoire peux paraître banale mais l’exécution brillante et intéressante . On a donc un film qui fonctionne et qui nous fait intéresser aux sort de son personnage principal. Jusqu'à quel point va-t-il renoncer à ses principes et comment va-t-il cacher ça à ses proches ? Le seul bémol est qu'on ne voit pas assez les conséquences à la fin
En faite techniquement oui car il reconnaît qu'il a frauder afin d'obtenir l'expulsion plus rapidement, mais on ne sent pas l'impact qu'aura sa décision sur ses proches
Mais en y réfléchissant, je trouve la fin convenable. Elle a débuté comme elle a commencé avec Dennis aux centres des attentions. L'auteur nous laisse une fin ouverte sur son devenir. A bien des égards, ce film est un peu ce qu'aurait du être un film comme les Chevaliers Blancs, qui aurait du avoir ce même impact, mais qui s'est contenté d'être un film tout juste correcte. Et c'est dommage (pour *les Chevaliers Blanc*s pas pour 99 Homes)
Bon film sur les conséquences de la crise des subprimes
Récemment on a vu The Big Short qui était un film sur la crise de 2008 mais d'un point de vue financer. Ce film raconte une fiction inspirée de cette crise mais d'un point de vue humain. Si on était dans la position de Dennis, es-ce que nous serions prêt à vendre notre âme ? Le réalisateur a gagné son pari et on peut lui pardonner ses petites erreurs de réalisation. Voici un film très engagé que je recommande fortement.
Le film est dédié à Roger Herbert, grand critique ciné