Décidément, la crise des sub-primes semble inspirer le monde du cinéma ces derniers temps. Déjà évoqué dans Le Loup de Wall Street deux ans plus tôt, expliqué d'une main de maître dans The Big Short l'année dernière, le krash boursier revient sur les écrans (d'ordinateur seulement...) en 2016 à travers ce 99 Homes, une sorte de complément romancé et dramatisé, pour lequel on se place cette fois ci du côté des victimes, en prenant le spectateur par le biais (facile) de l'empathie.
Le fait est que ça marche, on est dedans dés les premières secondes, et on reste accroché à l'intrigue jusqu'à la dernière minute. En effet, ce 99 Homes est extrêmement maîtrisé, tant au niveau de la réalisation, qui se révèle efficace et rythmée, que du jeu d'acteurs. Andrew Garfield est exceptionnel, Michael Shanon royal comme à son habitude et le reste du casting tout aussi convaincant (Laura Dern notamment). On suit le combat de Denis Nash, jeune père de famille dont les responsabilités l'obligent à s'occuper de sa mère et de son fils unique et qui se voit expulsé de sa maison par un certain Rick Carver. Il va alors devoir s'allier à ce dernier pour gagner de l'argent et espérer récupérer sa maison.
Autant dire que l'enjeu ici est d'ordre moral, il ne s'agit pas véritablement d'une critique du système immobilier des Etats-Unis mais véritablement d'une chronique, celle d'un homme qui va devoir aller au delà de ses principes pour s'en sortir, un film axé sur le choix et l'ambivalence morale. Cette ambivalence est véritablement ce qui fait tenir le film et Andrew Garfiel est ici génialissime, on rentre en totale empathie avec lui et on le comprend tout le long malgré la nature de ses choix.
99 Homes est donc un film prenant, touchant, loin d'être didactique, plus romancé, plus hollywoodien paradoxalement que The Big Short, mais il reste très intéressant et très fort.
A voir !