Stefano Sollima est le fils de Sergio Sollima qui s'était fait connaitre essentiellement pour ses western-spaghettis. Stefano lui choisit un genre totalement différent avec ce film d'action policier qui nous plonge au coeur d'une unité de CRS italienne. Il s'agit du premier long-métrage au cinéma pour Sollima, qui s'était fait connaitre quelques temps plus tôt en adaptant Romanzo Criminale sur le petit écran de 2008 à 2010.
C'est une oeuvre plutôt réussie que nous propose le cinéaste. C'est une plongée assez brute et humaine dans un monde totalement différent du notre où l'intérêt du film se situe essentiellement dans les différentes émotions ressenties par les personnages lors d'affrontements avec des manifestants ou supporters de football, le respect entre carabinieris et surtout la gestion et le contrôle de soi qui n'est pas si simple.
Le film demeure intéressant donc dans tout cela, mais on regrettera quand même que le film s'essouffle dans son milieu. L'oeuvre n'évite malheureusement pas quelques situations clichées et un côté un rien répétitif. On constate que pour ces policiers, on est prêt à tout pour défendre l'autre, quitte à se mettre soi-même hors-la-loi. Il y a évidemment un jeune chevalier blanc dans l'histoire.
La force demeure aussi dans la présence des personnages, assez bons dans leur prestance. Le film évoque également le racisme au sein de la police italienne et les vendettas réalisées au cours de certaines opérations pour se venger parfois de problèmes personnels ou d'un policier abattu. L'oeuvre évoque également les dérives de la police, mais aussi les gestions politiques inexistantes.
Le film s'ancre également dans les problèmes que rencontrent les forces de l'ordre lors des matchs de football. On se souvient qu'à l'époque un policier italien avait été tué par des supporters lors d'un derby de Serie A en Sicile.
A.C.A.B. ne s'intéresse qu'au point de vue de la police, mais nous laisse toutefois un sentiment d'inachevé. L'oeuvre nous laisse sur la faim pour quelques petits points. On constatera juste que ces policiers, derrière leurs consignes, la demande de rester le plus neutre possible et de ne pas provoquer de débordements demeurent avant tout des humains. Des hommes pour qui c'est difficile de garder un self-control lors de certaines opérations.
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