Black Swan par Le Blog Du Cinéma
Il y a encore peu de temps, James Gray vomissait sur la médiocrité du cinéma américain contemporain, son manque de véritables storytellers aux commandes et cette glorification niaise de la technologie. Il regrettait amèrement la perte du soin artisanal accordé aux vrais films, le sens de l'effort et du perfectionnisme. L'art simple et complexe de raconter une histoire. Dans ces mauvaises conditions, James Gray ne peut qu'adorer son compatriote new-yorkais, Darren Aronofsky, lequel troue en un seul film, Black Swan, tous les pessimismes et toutes les prophéties sur la mort de l'excellence en art.
Black Swan est une merveille. Une gifle à la face du cinéma paresseux. Blockbusters inutiles, petits films tristes, délires sanguinolents, horreur gratuite. Peut-être est-ce la rinascita qui commence, un retour aux fondamentaux du conte. Décryptage.
Nina Sayers est une ballerine de talent, rongée par le fantasme de la perfection. Comme toute les danseuses de sa compagnie, elle rêve d'incarner le rôle principal du Lac des Cygnes, celui de l'oiseau bicéphale, à demi-bon, à demi-mauvais. Thomas Leroy, le tortueux chorégraphe français de la compagnie, lui confie donc le rôle légendaire mais la met en garde contre son obsession du contrôle.
Il l'oblige à lâcher prise, à accepter la part d'impudeur et de spontanéité du cygne noir. Cette épreuve de conciliation des extrêmes mènera Nina tout au fond d'elle-même, à portée de main de la folie [...]
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