Body Snatchers, l'invasion continue par Eric31

Body Snatchers est un thriller d'horreur paranoïaque réalisé par Abel Ferrara, écrit par Stuart Gordon, Dennis Paoli, Nicholas St. John d'après une histoire de Jack Finney (L'Invasion des profanateurs)... Une œuvre de commande qui met en scéne Steve Malone (joué par Terry Kinney) un ingénieur civil chargé d'assainir « le secteur sud militaire d’une agence pour l’environnement »... et sa famille tout d'abord sa fille adolescente qui se prénomme Marti (jouée par la très jolie Gabrielle Anwar) qui va très vite devenir l’héroïne (et narratrice) du film... sa nouvelle femme Carol (jouée par une impressionnante Meg Tilly... qui trouve là, l'un de ses derniers meilleur role) et de leur jeune fils de six ans qui se prénomme Andy (joué par Reilly Murphy) qui va être le premier témoin des phénomènes étranges qui se déroule dans le camp militaire... ou le jeune fille se lie d'amitiés avec Jenn Platt (jouée par Christine Elise) la fille rebelle du général de la Base (joué par l’imperturbable R. Lee Ermey... un putain d'acteur découvert dans Full Métal Jacket) et avec Tim Young (joué par Billy Wirth... un jeune acteur tout aussi inexpressif qu'un Robert Pattinson) un jeune soldat émotionnellement limité... Tandis que le père fait la connaissance du major Collins (joué par un excellent Forest Whitaker) le medecin de la Base qui s’inquiète de certains comportements qui deviennent de plus en plus fréquent dans le Camp militaire... « Où veux-tu aller ? Où veux-tu fuir ? Où veux-tu te cacher ? Nulle part. Il ne reste PLUS PERSONNE comme toi » dit d’une voix monocorde et inquiétante le personnage joué par Meg Tilly (superbe scéne) avant de pousser un long cri inhumain dans ce film qui est la troisième adaptation du roman de Jack Finney, après L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel (1956) et L'Invasion des profanateurs de Philip Kaufman en 1978... sauf qu'Abel Ferrara (tout comme ce dernier par ailleurs) s’éloigne du récit original pour construire une œuvre (de commande et avec quelques concessions certes (voir le final et peut être le choix de certains acteurs) anti militariste (certains propos le laissent préjuger) et paranoïaque car on ne sait plus qui est qui ou plutot quoi est quoi... mais aussi psychologique... car a travers ces métamorphoses (les transformations de l’humain par des corps étrangers (extraterrestres dans le roman... militariste dans le film d'Abel Ferrara (dont je rappelle qu'il a été tourné juste après la guerre de Golfe (sous le mandat du président George Bush père le colistier de Ronald Reagan)... celle de l'adolescence (Marty) du passage (aussi bien extérieurement qu’intérieurement) du corps enfantin au corps féminin bercée par la musique calme qu'elle écoute dans son bain... ce qui symbolise le passage de l'enfance à l'âge adulte, l'évolution d'un corps puéril vers un corps féminin sexué, sexuel et géniteur... Ce qui permet au réalisateur a travers cette œuvre de commande aussi d'aborder la question de la création artificielle (La naissance du clone fait appel à un dépassement du corps maternel et tend à une réflexion sur les évolutions scientifiques de son temps)... Enfin bref, Abel Ferrara signe autant un film personnel que de commande...