La saga James Bond, c'est dans l'univers imaginaire de chacun : des gadgets, des jolies filles, des pays qui s'affrontent secrètement ou des méchants un peu barje et souvent la promesse d'une B.O et d'un générique réussi. Casino Royale n'échappe pas à la règle bien évidemment, saupoudré de scènes d'actions tout simplement improbables. Mais on se demande vraiment où sont passés les kitchissimes, pour ne pas dire, daubes pondu dans les années 90, servi par un Pierce Brossman mielleux, des potiches à la place des James Bond girl ( attendez, je crois que c'est la même chose... ), sortes de produits à la chaînes où les fils narratifs sont quasiment tous les mêmes.

Daniel Craig joue un James Bond " amateur ", pas tout à fait au point physiquement ( mais ça lui permet quand même de se battre au-dessus d'une grue sur moins d'un mètre de large ), brut, sans gadgets ridicules et plus fidèle en amour qu'on ne l'aurait cru. Cette sorte de prequel de notre James Bond connu est une sorte d'immense clin d'oeil au premier James Bond de 1954, premier film ( téléfilm ) de la saga. On comprend donc, pourquoi ce rapport aux femmes si distant, on saisit les failles du personnage. Au final, ce type est humain comme vous et moi mais il a plus de capacités que la plupart des terriens, quand même.

L'autre point fort, les rôles secondaires. Mads Mikkelsen, avec cette froideur, cette immobilité qui lui ai propre, est magnétique. Le Chiffre est inquiétant, calculateur, manipulateur mais en même temps trop frêle et fragile pour se battre à la lourdingue. ( (SPOIL ) pour cela, il faut attendre ( Isaach de Bankolé second méchant plutôt réussi, (mais qui n'a malheureusement pas beaucoup de profondeur dans le film ) pour la scène d'action-massacre avec des gros flingues ). Eva Green est inégale, tantôt à la limite de la niaiserie tantôt dotée d'une présence mystérieuse charismatique.

A l'image d'une partie de poker, chacun avance masqué , bluffant, mentant à tours de bras. Les biens que l'on croyait acquis sont pariés et dilapidés en un instant, en écho aux relations entre les protagonistes du film. Le générique du début s'inspire d'ailleurs magnifiquement de ce thème.

On peut regretter une photo pas très ambitieuse, malgré une scène d'ouverture efficace et une sur-multiplication de cascades, effets spéciaux spectaculaires et explosion destructrice, mais après tout, doit-on s'attendre à autre chose de la part d'un James Bond ? Et c'est certainement ça la pari gagné de ce film : il a surpris. Alors qu'on pensait que toutes les ficelles d'intrigues, cascades, pays du monde, gadgets, avaient été, utilisés, visités, on arrive encore à pousser les scènes d'actions ou de suspense encore plus loin, les gadgets en moins ( à moindre mal ). On arrive à trouver un James Bond encore capable de proposer quelque chose de différent, sans être kitsch. C'était déjà très dur à faire, Martin Campbell a réussi, pour le bonheur de la franchise.

En somme, un des meilleurs de la saga, le meilleur depuis l'époque du très viril Sean Connery.
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8
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le 12 juin 2014

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Na Nou

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