Jouant avec les codes d'un genre qu'il a lui-même créé voilà plus de 40 ans (mise en abîme, humour féroce, gore), Romero signe avec Diary of the dead un cinquième volet bien plus réussi que le dernier. S'il n'a jamais caché la dimension ouvertement politico-sociale de ses films d'horreur, le réalisateur la pousse ici à son paroxysme, faisant de Diary autant un divertissement de haute volée qu'une méditation sur l'image. Suivant les traces du De Palma de Redacted, il reprend à son compte l'idée de la caméra subjective et construit tout son film sur le sens, l'utilité, la destination des images, interroge constamment notre soif d'en voir comme d'en produire, mettant à nu la paranoïa de l'information qui dirige la société. Entre puissance théorique et poésie des caméras de surveillance, Diary of the dead est ainsi, mine de rien, un petit chef d'œuvre qui renforce encore le mythe d'une hallucinante saga politique.
klauskinski
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le 7 févr. 2011

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