2nd volet de la trilogie Justice (fictive, je le rappelle), sorti plus de 30 ans après le premier, et pourtant, les 2 films se font remarquablement écho.
Là où M le Maudit se concentrait sur la façon dont les honnêtes citoyens passent outre le système juridique qu'ils ont eux-même mis en place pour obtenir satisfaction; Du silence et des ombres, lui, se concentre sur la manière dont les petites gens retournent les procédés juridiques à leur avantages pour dissimuler leur "fautes" en jouant sur les préjugés et l'ignorance de l'assistance, ainsi que sur l'importance de l’éducation dans un monde de haine et de fourberies.
Car Du silence et des ombres a pour particularité de se concentrer principalement sur le point de vue d'un groupe d'enfants, l'une d'entre d'eux étant la fille d'Atticus Finch, le héros. C'est à travers les yeux de ces innocents bambins que nous observerons le monde des adultes, que nous verrons comment leur opinion et leur mode de penser se forge au contact de la dure réalité du monde. Atticus fait tout pour être un bon père, il tente d'inculquer des valeurs de tolérance et de bonne jugeote à ses enfants, mais sa vision du monde peut-elle vraiment coller avec le monde dans lequel il vit ? En Alabama, Sud de l’Amérique, dans les années 30, est-ce que son message de paix et de tolérance a la moindre valeur ? Il est bien plus aisé de se contenter de suivre le troupeau la tête baissée, et tant pis s'il y a une falaise au bout, au moins on sera resté "normal"...
Cela est bien sur à mettre en corrélation avec l'aspect juridique du film, où les gens préfèrent suivre aveuglement leurs préjugés racistes et condamner un afro-américain parce que c'est un afro-américain plutôt que de rechercher la vérité vraie, même quand elle est donnée explicitement. La scène du témoignage de l'accusé est un pure chamboulement des repères, il annihile complétement la conception que le spectateur pouvait se faire de la vérité, et dévoile des dessous bien plus sombres et tortueux.
Les enfants sont les premiers touchés par ce genre de raisonnements racistes, puisque leurs jeunes oreilles entendent et mémorisent tout. Ainsi donc, ils reproduisent à leur échelle les mêmes âneries que leurs ainés, se méfiant et médisant d'un marginal mis à l’écart par des "on dit".
La fin est libre d’interprétation, le film ne décide pas clairement de lui-même si les événements du dénouement sont positifs ou négatifs : Les enfants s'endurcissent, mais est-ce pour le mieux ?
Plus qu'un film, un sincère témoignage de la bêtise humaine et de la pressante nécessité de l’éducation pour guérir le mal de la société.
Plus qu'un film, un plaidoyer.
Coupable, votre honneur.
Chapitre I : http://www.senscritique.com/film/M_le_maudit/critique/76584738