L’amère déconvenue des adaptations ciné de Sex and the city (en particulier la deuxième, une vraie horreur) foutait la trouille : adapter Entourage sur grand écran, surtout après deux dernières saisons pas vraiment réussies et un final plan-plan, relevait de l’anéantissement artistique qui, définitivement, aller condamner Vince et ses potes à l’enfer critique comme Carrie et ses copines en train de griller dans une cabine UV pour l’éternité. Sauf que non. Tout est là et bien là, en décuplé, en XXL : la frime, le bling-bling, les jolies filles, les belles voitures, les fêtes, les vannes, les caméos à gogo, les placements produits et la frénésie d’Hollywood, davantage (et toujours) obnubilé par les dollars et le rendement marketing que la véritable création artistique. Money, money, money.


L’intrigue de ce long-métrage aurait d’ailleurs pu servir de base pour une neuvième saison : Vince se lance dans la réalisation et doit faire face, avec Ari et E, aux caprices et manigances de ses financiers (en particulier le fils d’un milliardaire texan, interprété par le revenant Haley Joel Osment). Pour le néophyte de la série bien sûr, tout ça lui semblera bien vain, voire très vulgaire (étalage de fric, de fesses et de démesure). Pour les fans en revanche, c’est un vrai plaisir de retrouver les quatre compères en goguette, quelques autres figures marquantes de la série (malheureusement réduites à des apparitions fantômes) et Ari Gold évidemment. Parce que LA star de la série, c’était lui (le personnage vampirisant tous les autres au fur et mesure du show, et enchaînant scènes d’anthologie sur séquences cultes), et parce que LA star du film, c’est lui aussi.


Ari plus en forme et en verve que jamais entre pétage de plombs, thérapie de couple (c’était devenu un moment incontournable de la série), leçons de self-control et injures toujours aussi gratinées. Si les histoires d’E et surtout de Turtle sont passablement bâclées, venant parasiter la dynamique du scénario (qui n’est de toute façon qu’un prétexte pour ressortir les vieilles et bonnes ficelles de la série), le reste fonctionne plutôt bien (Drama fait toujours autant pitié, donc rire), retrouvant le rythme cool et frivole de la série avec clins d’œil ici et là à ses propres gimmicks et sa propre mythologie (soyons fous). Cool et frivole oui, même si cela se termine par un mariage et un bébé (valeurs traditionnelles, quand tu nous tiens), et même si on en attendait plus, plus qu’une resucée fringante et calibrée.


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mymp
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le 2 juil. 2015

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