Un Requiem pour les Horreurs passées.
Oui, réaliser cela était le but principal de Maître Burton en créant cette oeuvre. En effet, là où c'étaient les jeux d'acteurs et la façon dont ce fut filmé qui rappelaient les films d'épouvante des temps jadis, c'est ici le stop motion qui se chargera de porter le souvenir de cette masse grouillante et en putréfaction qui faisait uriner nos aïeux sur leurs canapés et fauteuils.
Ainsi, à l'instar de son homonyme de '84 le film est un hommage aux classiques de l'épouvante et se plait à le rappeler de diverses façons : le court métrage qui le précède usait de plans fixes et de gros plans sur les visages terrifiés des acteurs ; ce n'est plus vraiment le cas ici (c'est bien moins marqué en touts cas), mais les procédés employés n'en sont pas moins nombreux et ingénieux.
Comme dit, on compte premièrement le stop motion qui anime les créatures comme étaient animées celles des films horrifiques d'antan. C'est un aspect fondamental. Cependant, bande-son, typographie, design des marionnettes et des décors, doublages, etc. participent aussi à l'atmosphère de l'oeuvre.
Je ne pense pas avoir à m'étendre plus que ça pour ce qui est de la typographie : l'affiche parle d'elle même en étant digne des films qui inspirèrent Burton dans la création de son oeuvre.
Passons à un aspect plus intéressant maintenant : le design. Disons le tout de suite, le film est beau, il possède une esthétique irréprochable notamment grâce à ses jeux de lumières (ceux là même qui contribuent à "raconter l'histoire"), on remarque que pas mal de décors ont été créés à partir de ceux du court-métrage. C'est donc une redécouverte, un ré-émerveillement plus que très réussi. Les marionnettes, elles aussi, sont sources d'orgasmes rétiniens (mention spéciale au professeur de Sciences et à la petite fille au chat), on reconnait les traits typiques de Burton.
Il est très appréciable de constater qu'en plus d'être très bien réalisés, les personnages sont en outre diablement bien doublés, animés et possèdent chacun un charisme irréprochable, ils sont tous attachants. Là encore, mention spéciale au professeur de Sciences et à son accent transylvanien ainsi qu'à ses mimiques hautaines et agacées. Je précise pour les doublages que j'ai vu le film en VOSTFR.
N'oublions pas la bande-son, littéralement délectable, qui colle en touts points avec l'atmosphère du film ; elle se plie parfaitement au contexte en dégueulant au public ses immondes relents venus tout droit des tréfonds moribonds et sanieux des OST du film d'épouvante.
Il est aussi remarquable qu'une sorte de cortège de créatures soit présent dans le film. J'en ai peut-être imaginé une partie, mais je n'ai pas pu m'empêcher de relever des références à Alien, Jurassic Park, et, bien sûr, aux classiques tels que Frankenstein, Dracula ou Van Helsing.
Scénaristiquement parlant, le film ne s'adonne pas, comme tant d'autres, au remplissage. Un concept pourtant très adapté dans la mesure où le film est à la base un court-métrage, mais non. On note en effet l'ajout d'une grosse part de scénario (histoire de combler l'heure de plus par rapport à la première oeuvre, au moins ^^') que je ne révélerai pas pour des raisons de spoil, le passage en question étant de toutes façons éclairé dans certains teasers. Cet ajout contribue cependant à tenir le spectateur en halène et c'est très réussi. La narration est fluide sans pour autant être originale.
Pour finir, Frankenweenie, à l'instar de son grand-frère, est un hommage des plus réussi. Pari gagné pour Tim Burton. Amateurs d'épouvante et cinéphiles en touts genres, dévorez-le.
