Et c'est là que je me retrouve face à la triste vérité...on ne peut pas mettre zéro sur Sens Critique...
Ô combien je me remémore avec émotion cet après-midi de novembre, ce moment précis durant lequel je poussai la porte de sortie de cette salle de cinéma. Tiraillé entre colère et bonheur, la délivrance était aussi douloureuse que jouissive. Quatre-vingt-neuf minutes d'un calvaire qui me parut sans fin, enfin terminé!
C'est les aventures d'Isabelle Huppert qui, non contente de jouer cette éternelle femme froide ou triste, décide d'aller faire le pitre avec son copain Hong Sangsoo. Grand bien lui fasse! Mais Cannes oblige, notoriété d'actrice aimé oblige, masturbation intellectuelle inutile oblige...on nous refourgue leurs occupations au cinéma.
In Another Country, c'est donc les aventures d'Isabelle Huppert et Hong Sangsoo qui s'amusent à se filmer jouer la comédie sur la plage en Corée.
Appelez ça comme vous voulez, mais ce n'est pas un film. si Hong Sangsoo et Isabelle Huppert peuvent sortir ça au cinéma, avoir l'aval des distributeurs et l'accueil chaleureux des critiques cannoises, alors, croyez-moi, c'est dans le mur que l'on va, tout droit! C'est comme si on vous demandait de payer dix euros pour aller voir une compile de vidéos de soirées filmée avec des téléphones et montée avec Windows Movie Maker.
Que ce soit inintéressant, soit! J'en fait mon affaire. Mais il n'y a rien, dans ce film, qui pourrait s'apparenter à du Cinéma. C'est mal filmé, mal éclairé, mal joué, mal écrit...mon Dieu! J'en connais qui me diront: "Oui mais c'est la simplicité...tu vois...qui fait la beauté du propos..." Quel propos?! Celui d'une grande actrice française qui, la soixantaine approchant, se sent obligée d'aller cabotiner avec un vieux coréen?
In Another Country, aimez le ou non, ce n'est pas du cinéma. Sur Arte en programme de nuit, d'accord, et c'est sans doute là que ça va se retrouver, mais n'appelez pas ça du cinéma, parce que ce n'en est pas, c'est juste la porte ouverte à l'amateurisme plat, banal et inutile.