Longue vie mais petit film
Dans un biopic, il y a deux façons de raconter l'histoire. Soit on s'intéresse aux faits et à l'Histoire, soit on s'intéresse à la personne au risque de devoir inventer.
Au vu du réalisateur, il était facile de deviner de quel côté on allait pencher.
"J. Edgar" relate donc une grande partie de la vue de Edgar J. Hoover, fondateur et directeur pendant 48 ans du FBI. Personnage mystérieux et puissant. Pas facile de condenser autant d'événements tout en décryptant une telle personnalité.
Dans le film, c'est le personnage qui relate les différents faits auxquels il a assisté au premier plan, de la lutte contre la mafia pendant la Prohibition à l'assassinat du président Kennedy.
En montrant ce personnage qui cherche à donner un sens à sa vie, à se faire reconnaître aux yeux du grand public, Clint Eastwood expose sa vision de cet homme. Un homme ambitieux mais fragile qui se cache derrière sa fonction, et qui se cache de lui-même derrière une apparente fermeté.
On est touché par cette bipolarité, magnifiquement bien interprété par Di Caprio. Il est aidé par le fabuleux travail de son maquilleur (qui n'a pas oublié ses mains), dommage que pour les seconds rôles, l'effort ait été bien moindre.
De plus, l'idée de conter son histoire via des Flashbacks permet de rythmer le film sans avoir l'impression qu'il file à toute allure, vu la durée de vie du protagoniste. Malheureusement, cela complique la narration, et pourra rebuter les moins motivés.
Néanmoins, cela reste un biopic, un spectacle de la vie d'un homme sans acte principal, sans objectif...