J. Edgar par Pierrick Boully
Arrivé à la fin de sa vie, mais toujours à la tête du FBI, J. Edgar Hoover (Leonardo DiCaprio) se livre à de jeunes agents pour écrire ses mémoires. Il se remémore son parcours, en commençant par l'éducation de sa mère omniprésente. Il explique comment il a voulu créer un bureau fédéral d'investigation pour contrer à l'époque les « Bolcheviks » qui menaçaient le gouvernement américain. Il a bataillé ferme contre le Congrès pour être financé, avoir des locaux, etc. Hoover a pour cela pu compter sur le soutien sans faille de sa secrétaire Helen Gandy (Naomi Watts) et surtout de son « bras droit » Clyde Tolson (Armie Hammer), avec qui il a des relations extra-professionnelles.
J. Edgar est LE film boudé par les Oscars, pour le film en lui-même mais surtout pour l’acteur principal, Leonardo DiCaprio, qui méritait évidement son oscar, jouant un personnage ambiguë, du côté du bien mais n’hésitant pas à virer la moitié de son cabinet pour son propre confort. J. Edgar c’est aussi un double rôle, le jeune et le vieux, seul un grand acteur pouvait l’interpréter : pari réussi.
Un bon casting lui donne la réplique, tous les acteurs jouent bien sans exceller, il était difficile de rivaliser, J. Edgar est plus un film pour Leonardo que pour Armie Hammer. Par contre les ressemblances entre les acteurs et les personnages, sans êtres extraordinaires, sont respectées.
Le film commence tout de même avec un mauvais maquillage, très visible, mais si le maquillage est raté, la rupture entre le jeune et le vieux J. Edgar est elle visible. Je dirais même qu’à la fin on s’y habitue (excepté le maquillage de Clyde qui lui est moche du début à la fin). Les costumes, décors et accessoires restituent bien l’époque, on est transporté dans les années 1930/70 sans pour autant voir de différences d’époque au fil de film.
L’histoire est fluide, commençant aux débuts du FBI et montrant tout l’apport que le bureau a tiré de J. Edgar Hoover, une histoire très longue (ce cher monsieur à quand même connu pas moins de 8 présidents durant son job), le tout condensée en deux heures ! J. Edgar est donc plus un résumé qu’un biopic, entrecoupé d’enquêtes célèbres avec un style polar, cette condensation peut ne pas plaire mais elle est réaliste car le film née de la narration du personnage qui résume bel et bien sa vie à de jeunes agents…
La bande originale composée par le réalisateur, Clint Eastwood, passe malheureusement ou non plutôt inaperçue, au moins elle n’empiète pas sur l’image. Enfin, J. Edgar est doté de bon montage, parfois même jouant entre les flash-back et le temps de la narration, un très beau montage qui aurait pu ruiner le film, là aussi le pari est réussit.
J. Edgar est un film « qui se regarde », certes pas le meilleur de Clint Eastwood mais toujours mieux qu’Au-delà, son invitation aux Oscars aurait du être envoyée.
Pierrick Boully