Celui-là est très décevant,car il donnait vraiment envie.Le biopic du personnage le plus mystérieux et controversé de l'Histoire américaine par un des cinéastes contemporains les plus importants,ça sentait bon le chef-d'oeuvre en puissance.Mais non,ce sera pour une autre fois.Et pourtant Eastwood nous conte par le menu le parcours d'Hoover et ne nous épargne ni les qualités ni les défauts du bonhomme.Son énergie,son intelligence,son enthousiasme,son patriotisme exacerbé,son anti-communisme virulent,sa science de la manipulation,son homosexualité honteuse,sa longue histoire d'amour avec son adjoint,son rapport fusionnel malsain et sa soumission à sa mère,sa soif de reconnaissance et de publicité.Hoover a été le précurseur de la police scientifique et l'inventeur du FBI,qu'il a dirigé pendant des décennies et sous tout un tas de présidents,invirable qu'il était grâce aux dossiers qu'il possédait sur tout le monde.So what?Qu'est-ce qui cloche dans ce film?La forme,tout d'abord.C'est long,c'est statique,c'est bavard.La plupart des scènes baignent dans une semi-obscurité,la musique est désuète,l'ensemble parait vieillot,genre biopic d'autrefois.Et comme les mêmes acteurs jouent les personnages à des âges différents,on a dû utiliser des maquillages qui sont hélas complètement ratés,donnant un ridicule aspect carnavalesque aux protagonistes.Sur le fond,le scénario se plante en s'attardant sur des moments peu captivants de la vie d'Edgar et en passant trop vite sur des instants plus intéressants,voire en les occultant.Certes,il n'est pas évident de résumer une vie aussi riche en aussi peu de temps,mais le script semble manquer d'équilibre.On aurait par exemple aimé en savoir un peu plus sur les relations entretenues par Hoover avec les politiciens ou les mafieux,ainsi que sur son éventuelle implication dans les assassinats des frères Kennedy ou de Luther King.Pour ce qui est de Di Caprio,il est étrangement plus convaincant en vieillard aigri qu'en jeunot fringant,malgré le fameux maquillage.